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MESSAGE DE L’ORATOIRE
PAR Léo Irénéus
‘’ Le Dragon de l’Oeuvre’’ Dessin de Léo Irénéus pour illustrer la Prière de Nicolas Flamel.
En vérité, le sujet de l’alchimique élaboration est l’Homme, nous dirons même plus, son Etre Essentiel. Entre le travail sur la matière physique et celui sur la conscience, un parallèle doit être fait. A ce propos, Serge Hutin écrivait très justement dans un excellent article ‘’Origine, développement, historique et buts de l’Alchimie traditionnelle’’ (in Revue-Croix de Décembre 1970.P.15), que ‘’L’une des Clefs de l’Alchimie traditionnelle est le parallélisme opératif complet entre les opérations réalisés au laboratoire et les mutations psychiques s’opérant dans la conscience de l’observateur’’.
Le fameux rôle de cet ‘’Observateur’’ dont parla Fulcanelli et relaté par Louis Pauwels, dans ‘’Le Matin des Magiciens’’ !
« … Vous n’ignorez pas que, dans la science officielle en progrès, le rôle de l’observateur devient de plus en plus important.(…) le secret de l’Alchimie, le voici : il existe un moyen de manipuler la matière et l’énergie de façon à produire ce que les scientifiques contemporains nommeraient un champ de forces. Ce champ de forces agit sur l’observateur et le met dans une situation privilégiée en face de l’univers. De ce point privilégié il a accès à des réalités que l’espace et le temps, la matière et l’énergie, nous masquent d’habitude. C’est ce que nous appelons le Grand Œuvre (…).
L’essentiel n’est pas la transmutation des métaux, mais celle de l’expérimentateur lui même. C’est un secret ancien que plusieurs hommes par siècle retrouvent… »
Ce ‘’point privilégié’’ est le précieux Germe enfoui dans la réalité profonde de l’homme, la Conscience. L’ensemble formant la célèbre étoile à cinq branche avec le ‘’G’’ au centre.
Ce ‘’point privilégié’’, Thomas Merton l’a appelé « le point Vierge ». Voilà ce qu’il en dit :
« Cela ne peut être vu, seulement ou et « saisi » par un don particulier.
Encore cette expression qui me revient : Le POINT VIERGE.
Au centre de notre Etre, il y a un point de néant qui n’est pas touché par le péché ni par l’illusion , un point de vérité pure, un point ou une étincelle qui appartient totalement à DIEU (…) Ce petit point de NEANT et de pauvreté absolue est la plus grande gloire de DIEU en nous ».
Ce ‘’don particulier’’ qui nous permet de saisir l’Etre en soi, de retrouver notre Nature primordiale (Sartre avait-il tort d’affirmer que ‘’ l’Etre de l’homme est son néant d’être ?) c’est lui le véritable Don de Dieu, car il nous permet de recevoir l’un des quatre présents de la Divinité, révélé par Dzoûl Noûn l’Egyptien : « … une science sans étude ». Or combien est précieuse cette science là, dans l’élaboration physique de la Pierre Philosophale.
Si la première partie du travail est conduite par la volonté profonde du Myste, la dernière dépend, comme le dit la formule consacrée, de la « Nature qui fera le reste ». C’est donc par le Feu de la Foi que le Germe contenu dans le creuset de la Conscience pourra se développer. Alors descendra du Ciel, telle une colombe, le Feu Sacré et Secret qui permettra de le parfaire en corps de Gloire. Alors s’accomplira le Grand Œuvre éternel.
La première étape du processus intérieur qui permet de stabiliser la Conscience (le volatil est fixé en Pierre Mystique incorruptible) constitue le plus secret des Arcanes alchimiques.
Une longue et minutieuse observation des mutations successives de la matière au laboratoire doublée d’une profonde piété peut aussi aider a la découverte d’importants Mystères pouvant être réalisés à l’Oratoire, pour aider à la maturation de la Conscience. De plus le travail au Laboratoire peut être utilisé comme un moyen de méditation dynamique les forces internes étant à ces moments, exceptionnellement concentrées par l’attention à donner aux délicates manipulations.
Ce n’est pas en vain que les plus réputés Adeptes mettaient un accent particulier sur la foi en DIEU. Jean d’Espagnet dans son exhortation introduisant son ouvrage ‘’L’ Œuvre Secret de la Philosophie d’Hermès’’ rappelait que : « Le commencement de cette Science Divine, c’est la crainte et le respect de Dieu … ».
Avant de terminer cet article sur les magnifiques recommandations du Druide André Savoret, nous donnerons la méthode générale du travail à l’Oratoire :
- D’abord, il faut arracher la Conscience de nos mouvements intérieurs et des sollicitations extérieures. Et par le Feu de la Volonté, la maintenir au dessus des Eaux. Une étape cruciale qui peut exiger la direction avisée d’un Maître, car la remontée du Dragon est souvent violente.
- Ensuite, par la grâce de cet effort, une sorte d’aspiration intérieure se produira, une sorte de descente jusqu’au lieu du Silence, ce point de néant où se trouve toutes nos potentialités latentes.
- Et enfin, la Nature jouera fatalement son rôle en son temps. Et de ce point de vide profond, jaillira la Source secrète. Alors vous SAUREZ !
« Qui veut la Lumière, doit la demander d’abord à DIEU, le Père des Lumières. Qui veut parcourir la voie doit suivre celui qui est la VOIE. Vivre selon la vérité qu’on connaît, c’est faire descendre en soi un peu de la vérité qu’on ignore. Que l’Esprit Divin s’incarne dans les doubles Eaux pour les glorieux, voilà tout le programme de l’œuvre : ‘’Ignis et azoth tibi sufficiunt’’ disent les Adeptes. Trouve d’abord en toi cette Eau, dégage la des superfluités et des ténèbres infernales, c’est le travail préparatoire du Véritable Grand Œuvre. Quand cette purification qui t’incombe sera terminé, l’Esprit descendra. Mais ceci ne t’incombe pas. C’est DIEU qui choisira son heure le vrai Grand Œuvre, par lequel ton nom sera écrit dans le Livre de Vie. L’autre, le Grand Œuvre physique te sera donné par surcroît »