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Macedo. Dieu des Égyptiens, que ces peuples représentaient sous la figure d'un loup, comme Anubis sous celle d'un chien. Quelques Auteurs disent qu'ils accompagnèrent l'un et l'autre Osiris dans ses voyages. Voyez comment on doit interpréter chimiquement cette fable, dans le livre 1 des Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, ch. 8.

Macération. Atténuation d'un mixte faite par sa propre humidité, ou dans quelque menstrue étranger. La macération précède la putréfaction et y dispose le mixte.

Mâcha. Ver volant. Rullandus.

Mâchai. Toute matière fixe. Rullandus

Machaon. Fils d'Esculape et d'Epione, se trouva avec Podalyre son frère à la guerre de Troye, et y fut blessé d'une flèche. Voyez les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 3, chap, 12, § 2 et liv. 6.

Machinar. Matière dont on vernit les pots de terre. Johnson.

Macra. De la terre rouge. Johnson.

Madic. Petit lait formant du beurre.

Magale. Terme latin qui signifie une hute, une cabane en français; mais Paracelse par ce terme entendait toutes sortes de parfums faits avec des minéraux.

Magea. Philosophes, Prêtres et Sacrificateurs de la Perse, qui se rendirent autrefois célèbres par leur science et leur sagesse. Leur doctrine était la même que celle des Prêtres d'Egypte, successeurs d'Hermès, la même que celle des Brahmanes chez les Indiens, des Druides chez les Gaulois, des Chaldéens chez les Babyloniens, des Philosophes chez les Grecs, etc. Philon nous apprend, dans son livre des Lois particulières, que leur science avait pour objet la connaissance de la Nature et de son Auteur; et que cette connaissance leur était si familière, qu'ils faisaient des choses surprenantes et admirables. Ils savaient faire jouer tous les ressorts de la Nature, et de leur action mutuelle il en résultait des prodiges que l'on prenait pour des miracles.

Les Mages croyaient la résurrection des corps et l'immortalité de l'âme. Us faisaient profession de la Magie, mais de cette Magie sublime, et pour ainsi dire céleste, exercée par les plus grands hommes de l'Antiquité, à laquelle on a donné dans la suite le nom de Théurgie, pour la distinguer de la Magie superstitieuse et condamnable qui s'exerce par l'abus des choses naturelles et des choses saintes, avec l'invocation des esprits malins; au lieu que la Théurgie consiste dans la connaissance et la pratique des secrets les plus curieux et les moins connus de la Nature.

Magistère. C'est l'opération du grand œuvre, la séparation du pur d'avec l'impur, la volatilisation du fixe, et la fixation du volatil l'un par l'autre, parce qu'on n'en viendrait jamais à bout en les travaillant séparément.

Les Philosophes disent que leur magistère a pour principe un, quatre, trois, deux et un. Le premier un est la première matière dont tout a été fait : quatre sont les. quatre éléments formés de cette première matière : trois sont le soufre, le sel et le mercure, qui sont les trois principes des Philosophes : deux c'est le Rebis, ou le volatil et le fixe; et un est la pierre bu le résultat des opérations, et le fruit de tous les travaux Hermétiques. Quelquefois les Philosophes appellent Magistère chaque opération, qui sont la préparation du mercure, la fabrication du soufre, la composition de l'élixir.

En fait de Chymie vulgaire il y a trois sortes de magistères, qui prennent leurs dénominations des motifs qui les font entreprendre. Les uns regardent la qualité des mixtes, les autres leur substance, leurs couleurs, odeurs, etc. On dit : MAGISTÈRE D ' ODEUR . Lorsque par le secours de l'Art on ôte d'une confection, d'un remède, etc. une odeur désagréable et dégoûtante, en leur conservant leurs propriétés, comme lorsque l'on mêle autant pesant de feuilles de grande scrophulaire que de séné dans une médecine, pour ôter au séné son odeur désagréable et son goût dégoûtant; quand par distillations réitérées on fait perdre la mauvaise odeur aux huiles des animaux ou des végétaux.

MAGISTÈRE DES FIXES . Lorsque des corps volatils et spiritueux on en fait des corps fixes par la circulation, ou que l'on durcit les corps mous de leur nature.

MAGISTÈRE DE CONSISTANCE . Quand on coagule ou qu'on épaissit une chose liquide, soit pour la conserver sans altération, soit pour lui donner plus de propriétés. Tels sont les extraits, les cristallisations des sels, etc.

MAGISTÈRE DE COULEUR . Lorsqu'on ajoute une couleur étrangère à un corps, ou que l'on manifeste une couleur intrinsèque. Tel est le sel de tartre qui est blanc extérieurement, et rouge en puissance, de même que le nitre. On fait paraître la couleur rouge du premier en y mêlant de l'esprit de vin. Ce terme se dit aussi des couleurs que l'on donne aux métaux.

MAGISTÈRE DE POIDS . Quand on augmente le poids naturel des corps sans en augmenter le volume.

MAGISTÈRE DES POUDRES . Lorsqu'on réduit un corps en poudre impalpable, soit par la trituration, soit par la calcination, soit par la putréfaction, soit enfin par la dissolution.

MAGISTÈRE DES PRINCIPES . Lorsqu'on décompose les corps, et qu'on les réduit à leurs principes. Les Chymistes vulgaires prétendent faire cette opération par la force du feu élémentaire, au moyen des distillations, sublimations, etc. Ils tirent du phlegme, de l'esprit, de l'huile, du sel, et le caput mortuum ou tête morte; mais ils se trompent, puisque leurs prétendus principes peuvent encore se réduire en d'autres que le feu élémentaire ne saurait séparer, ou qu'il détruit. Pour réduire les corps à leurs premiers principes, on ne peut le faire que par un agent naturel tiré de ces mêmes principes. Si le corps est très sulfureux, il faut un dissolvant mercuriel, qui prenne le dessus sur le soufre. Bêcher.

MAGISTÈRE DE QUALITÉ . Lorsqu'on ôte à un mixte une mauvaise qualité, comme lorsque d'un poison on en fait un baume.

MAGISTÈRE DE SAVEUR . Lorsqu'on donne une saveur agréable à ce qui en avait une dégoûtante, ou qui n'en avait pas; ou quand on corrige, par exemple, une acrimonie. Tout l'art des Cuisiniers consiste dans ces opérations.

MAGISTÈRE DU SON . Quand on donne aux corps une liaison de partie qui les rend plus sonores qu'ils ne le sont naturellement; tel est le métal des cloches : le cuivre et Pétain pris séparément et en même masse, ne donneraient pas le même son qu'ils font quand ils sont réunis. La différente cuisson de la brique, des métaux, leur donne un son plus parfait, et on juge souvent de la perfection ou de la bonté des métaux et de certains corps par leur son.

MAGISTÈRE DU VOLATIL . Lorsque d'un corps fixe on le rend volatil. Les Philosophes Hermétiques disent vous ne réussirez point, si vous ne spiritualisez les corps et ne corporifiez les esprits c'est-à-dire, si vous ne rendez volatil le fixe, et fixe le volatil.

Magma. Marc, ce qui reste au fond d'une cucurbite après la distillation. On l'appelle plus proprement Tête morte . Le terme Magma se dit aussi plus particulièrement de ce qui reste après l'expression d'un suc, d'une liqueur.

Magnés. Le Cosmopolite s'est servi de ce terme pour signifier la matière du mercure philosophique. Il dit qu'elle a une vertu aimantine qui attire des rayons du Soleil et de la Lune le mercure des Sages. Voyez , AIMANT . MAGNES ARSENICAL est une poudre faite avec de l'arsenic cristallin, du soufre vif et du soufre cru, parties égales; elle est admirable, dit Planiscampi, pour l'attraction du venin pestiféré, appliqué sur la tumeur.

MAGNES VITRARII. Sel alkali.

Magnésie. Matière d'où les Philosophes extraient leur mercure. Souvent ils donnent ce nom de Magnésie à leur plomb, ou la matière au noir pendant la putréfaction, quelquefois à leur mercure préparé.

MAGNESIE BLANCHE . C'est le soufre ou or blanc, la matière dans le vase pendant le règne de la Lune.

MAGNESIE ROUGE . C'est le soufre rouge des Philosophes, leur or, leur Soleil.

Raymond Lulle ( Theor , cap. 30.) donne le nom simple de Magnésie à la terre feuillée des Philosophes, ou leur matière parvenue à la blancheur. Cette terre est, dit-il notre magnésie dans laquelle consiste tout notre secret; et notre secret final est la congélation de notre argent-vif dans notre magnésie au moyen d'un certain régime.

MAGNESIE DES PHILOSOPHES est le nom que Planiscampi donne à un amalgame fluide d'argent et de mercure.

MAGNESIE LUNAIRE est le régule d'antimoine, de même que la MAGNESIE SATURNIENNE . Qui est aussi appelée Plomb des Philosophes et le premier Etre des métaux.

Magnesis Magnensius. Est le sang humain réduit en poudre par une opération philosophique.

Magneticus Tartareua. Pierres qui se forment dans le corps humain.

Magoreum. Médicament qui agit sans qu'on puisse en découvrir la cause physique; telle est la poudre de sympathie, l'Unguentum armarium de Paracelse, etc.

Magra. Terre rouge.

Maia. Fille d'Atlas, et mère de Mercure. Voyez MERCURE.

Main droite. Magistère au rouge, ainsi appelé de ce que sans lui on ne peut réussir à faire l'œuvre. Philalèthe.

MAIN GAUCHE. Magistère au blanc.

Maison de verre. Œuf ou vase philosophique, qu'ils ont aussi appelé Prison du Roi.

MAISON DU POULET DES SAGES. C'est le four ou fourneau appelé Athanor; mais plus particulièrement le vase qui y est renfermé.

Maius Noster. C'est la rosée philosophique et l'aimant des Sages.

Mal. Terme métaphorique qui signifie la putréfaction et la dissolution de la matière des Sages dans l'œuf Hermétique. Les Philosophes ont employé ce terme, parce que l'idée qu'il présente est toujours un principe de destruction pu une destruction même d'un être; c'est dans ce sens que l'on dit, la mort est le plus grand des maux , parce que la mort est une dissolution des corps. La fièvre est un mal , parce qu'elle est une cause ou principe de destruction. Flamel dans ses Figures hiéroglyphiques représente un homme habillé j de noir et de couleur orangée, avec un | rouleau sur lequel est écrit : Dele mala quœ feci . Il explique lui-même ces paroles en ces termes : ôte-moi ma noirceur . Car mal signifie par allégorie la noirceur. On trouve le même terme pris au même sens dans la Tourbe : cuit jusqu'à la noirceur, qui est mal .

Maladoram. Sel gemme. Malaribio. Opium. Malaribric. Voyez MALARIBIO .

Mâle. ( Sc. Hermét .) Magistère au rouge. Il faut bien prendre garde, quand on lit les ouvrages des Philosophes, par quel endroit des opérations ils commencent à parier. Un grand nombre ont omis le magistère et le supposent déjà fait. C'est pourquoi ils disent : prenez le mâle et joignez-le à sa femelle. Ils parlent alors du magistère parfait au rouge.

Malchorum ou Malehorum. Sel gemme.

Malech. Sel commun.

Malicorium. Écorce d'orange.

Malinathalla. Plante appelée en français Souchet, en latin Cyperus .

Maltacode. Médicament dans lequel il entre de la cire. Blancard .

Mamolaria. Plante connue sous le nom de Branche Ursine.

Manbruck. Argent commun et vulgaire.

Mandella. Semence d'hellébore noir.

Manheb. Scories des métaux.

Manna Chymicorum ou Manna Mercurialis . C'est un précipité blanc de mercure, qu'on fait ensuite passer par l'alambic sous forme blanche comme la neige. On lui donne aussi le nom d'Aquila cœlestis . Blancard . Béguin dit, dans sa Chymie, que cette manne se fait en dissolvant le mercure dans de l'eau forte, qu'il faut ensuite le précipiter avec l'eau de mer, ou salée, et puis distiller ce précipité d'abord à petit feu.

Manne. Mercure des Philosophes. Ils l'ont aussi appelé Manne divine , parce qu'ils disent que le secret de l'extraire de sa minière est un don de Dieu, comme la matière même de ce mercure.

Manus Christi. Sucre perlé.

Marathrum. Fenouil.

Marbre. Les Philosophes ont donné ce nom à leur Saturnie végétable, par comparaison avec le marbre dont les Peintres se servent pour broyer leurs couleurs, parce que ce marbre Philosophique broyé, divise et atténue l'or des Philosophes. Voyez , CRIBLE .

Le marbre des Sages Hermétiques est proprement leur mercure; mais ils ont aussi donné le même nom à leur matière parvenue au blanc par la cuisson, parce qu'elle est alors éclatante comme le marbre blanc poli.

Marcassite. Matière minérale dont il y a beaucoup d'espèces, car toutes les pierres qui contiennent peu ou beaucoup de métal, sont appelées de ce nom. On le donne même à plusieurs pierres sulfureuses dont on ne peut tirer aucun métal; il suffit pour cela qu'elles contiennent beaucoup de soufre ou de vitriol : dans ce dernier cas on devrait plutôt les nommer simplement Pyrites. Plusieurs Chymistes ont pris les marcassites pour la matière du grand œuvre; ils n'avaient pas lu sans doute les ouvrages de Bernard, Comte de la Marche Trévisanne, qui dit clairement que les marcassites ne sont) pas la matière requise.

Marched. Litharge.

Marga. Est une certaine matière un peu grasse et onctueuse que l'on trouve dans quelques pierres; ce qui lui a fait donner le nom de Moelle des cailloux.

Mariage. Rien n'est plus usité dans les écrits des Philosophes que ce terme. Ils disent qu'il faut marier le Soleil avec la Lune, Gabertin avec Beya, la mère avec le fils, le frère avec la sœur; et tout cela n'est autre chose que l'union du fixe avec le volatil, qui doit se faire dans le vase par le moyen du feu.

Toutes les saisons sont propres à faire ce mariage; mais les Philosophes recommandent particulièrement le printemps, comme celle où la Nature est plus disposée à la végétation. Basile Valentin dit que l'époux et l'épouse doivent être dépouillés de tous leurs vêtements, et être bien nets et lavés avant d'entrer au lit nuptial. D'Espagnet et tous les autres assurent que l'œuvre ne réussira pas, si le mâle et la femelle ne sont tellement purifiés, qu'il n'y reste aucune partie hétérogène. Tout le secret de la préparation du mercure consiste dans cette purification. Le ferment ou levain doit être aussi parfaitement pur, si l'on veut que le fils qui naîtra de ce mariage ait un degré de perfection qu'il puisse communiquer à tous ses frères et sujets.

MARIAGE DU FRERE ET DE LA SŒUR.

Signifie, en terme de Science Hermétique, le mélange du soufre et du mercure dans l'œuf philosophique. C'est ce qu'ils appellent aussi la copulation du mâle et de la femelle. Et quand les Philosophes disent que de ce mariage naît un enfant beaucoup plus beau et plus excellent que son père et sa mère, ils

entendent par-là l'or ou la poudre aurifique, qui transmue les métaux imparfaits en parfaits; c'est-à-dire en or ou argent.

MARIAGE. Les Chymistes Hermétiques ont donné aussi ce nom à l'union du fixe et du volatil dans le temps de leur mélange avant la sublimation, c'est alors le mariage de Beya et de Gabertin, du frère et de la sœur, du Soleil et de la Lune; et dans le temps de l'union parfaite qui se fait par la sublimation, c'est le mariage du Ciel et de la Terre, d'où sont sortis tous les Dieux des Païens. C'est la réconciliation des principes contraires, la régénération du mixte, la manifestation de clarté et d'efficace, la couche nuptiale d'où doit naître l'enfant royal des Philosophes, plus puissant que ses pères et mères, et qui doit communiquer son sceptre et sa couronne à ses frères. C'est ce que les Chymistes ont appelé l'inceste du père et de la fille, du frère et de la sœur, de la mère et du fils.

Maris. Poids de 83 livres et 3 onces. Blancard.

Marisca. Figue.

Marmoraria. Acanthe ou Branche-ursine.

Mars. Quelquefois les Philosophes Hermétiques prennent ce terme dans le sens ordinaire des Chymistes; mais quand ils parlent de leur Mars, c'est de la matière digérée, et cuite à un certain degré; ils disent alors qu'elle passe par le règne de Mars. C'est quand elle commence à rougir.

MARS. Dieu de la guerre et des combats, naquit de Junon sans connaissance d'homme. Piquée et jalouse de ce que Jupiter avait enfanté Minerve sans son secours elle médita le moyen de concevoir sans Jupiter; Flore

indiqua pour cet effet une fleur à Junon, qui en fit usage; elle conçut et mit Mars au monde dans la Thrace. Mars était un des douze grands Dieux de l'Egypte. Homère le dit fils de Jupiter et de Junon; les Grecs l'appelaient Arès , et les Latins sont les seuls avec Apollodore qui l'aient dit fils de Junon sans la participation d'aucun homme. Le caractère féroce du Dieu Mars ne l'empêcha pas d'être sensible aux appas de Vénus : il la courtisa, et en obtint des faveurs. Le Soleil qui s'en aperçut, en avertit Vulcain, époux de Vénus, qui les prit sur le fait, au moyen d'un rets de métal qu'il forgea; ce .Dieu boiteux exposa ensuite sa femme et Mars à la risée des Dieux, et ne les délia qu'à la sollicitation de Neptune. Voyez ce que signifient ces fictions, dans les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 3, ch. 8 et 10.

Quand il s'agit de Chymie vulgaire, Mars signifie l'acier, le fer.

Martach ou Marthat. Litharge.

Martech. Les Chymistes Hermétiques 'ont donné ce nom à leur matière considérée dans le temps de la putréfaction.

Marthek. Quelques-uns expriment par ce terme la pierre au rouge, le ferment de l'œuvre; mais Luc, dans le Code de Vérité, dit ; prenez Marthek et le blanchissez; ce qui signifie le laton, ou la matière au noir.

Maruch. Huile. Johnson .

Masal. Terme employé dans quelques ouvrages Chymiques, pour signifier du lait aigri.

Masardegi. Plomb.

Masarea. Piloselle.

Masellum. Etain, Jupiter. Masse confuse.

Voyez LATON .

Mastach. Préparation d'opium fort en usage chez les Turcs. Quelques-uns l'appellent

Anfion , ou Amphion .

Massalis . Mercure des Philosophes.

Masse de Coquemar. Matière de l'œuvre.

Masserium. Mercure Hermétique.

Matersylva. Chèvrefeuille.

Matière. En termes de Philosophie Hermétique, est le sujet sur lequel s'exerce cette Science pratique. Tous ceux qui ont écrit sur cet Art se sont appliqués à cacher le vrai nom de cette matière , parce que si elle était une fois connue, on aurait la principale clef de la Chymie. Ils l'ont nommée de tous les noms des individus créés, parce qu'elle contient, disent-ils, en puissance toutes les qualités et propriétés des choses élémentaires. C'est un cinquième élément, une quintessence, le principe et la fin matériels de tout.

Gerhard Dorn dit que c'est la matière même dont les cieux sont composés, que c'est la quintessence de notre matière sublunaire, incorruptible, et conservatrice de ce bas monde, le vrai végétatif, l'âme des éléments, qui préserve de corruption tous les corps sublunaires, et leur donne le degré de perfection qui convient à chaque espèce : qu'avec l'aide de l'Art on peut l'en séparer et la communiquer aux trois règnes animal, végétal et minéral : que cette matière enfin est ce que les Alchymistes appellent l'Oiseau d'Hermès qui descend continuellement du ciel en terre, et y remonte sans cesse. On peut voir tous les autres éloges qu'il lui donne dans son Traité de Lapide Metaphysico . Mais la matière des cieux diffère-t-elle de celle de la terre ? Estelle nécessaire pour la végétation, la conservation, et l'altération des corps sublunaires ? Peut-elle être la matière prochaine de l'art Chymique ? Je laisse les deux premiers à décider aux Physiciens Naturalistes, et le troisième point aux Alchymistes, dont la vraie matière première n'est autre que les accidents de la première matière des Sectateurs d'Aristote. Les Chymistes prennent cette matière, parce qu'elle est la semence des choses, et que la semence de chaque être est sa première matière qui nous soit sensible. Toutes les fois donc que les Philosophes Hermétiques parlent de leur première matière , on doit toujours l'entendre de la semence des corps.

II y aurait beaucoup de choses à observer sur cette première matière des Chymistes; mais c'est à ceux qui font des Traités du Grand Œuvre, à en parler avec toute l'étendue qu'elle mérite. Je me contenterai donc de dire avec Bêcher ( Œdipus Chymicus ) que tous les corps ne sont point en totalité cette première matière tant recherchée; mais qu'ils la contiennent, et qu'ils la sont en effet quant à la puissance; ce qui doit même s'entendre des métaux, qui ne peuvent être censés cette première matière , qu'après y avoir été réduits. C'est donc la semence des corps, qui est la. première matière des Chymistes, dans laquelle ils distinguent la semence mâle qui tient lieu de forme, et la semence femelle qui est la matière propre à recevoir cette forme. C'est pourquoi, lorsque les Chymistes parlent de leur première matière , ils entendent le plus souvent la semence femelle, quoiqu'ils parient quelquefois de l'une jointe avec l'autre. Alors ils disent qu'elle a tout ce qui lui est nécessaire, excepté le feu ou agent extérieur, que l'Art fournit à la Nature, comme le dit Empédocles dans le Code de Vérité .

Il n'est pas rare aussi de voir dans les livres d'Alchymie, tout ce qui produit semence être pris pour la matière du grand œuvre, de la même manière que l'on peut dire l'homme et les animaux composés des plantes, parce qu'ils s'en nourrissent. Ils s'expriment ainsi en parlant de la matière éloignée, comme ils parleraient de la prochaine, de la puissance comme de l'acte, de la cause comme de l'effet; ce qui ne contribue pas peu à faire prendre le change aux lecteurs qui ne sont pas versés dans cette Science.

Cette matière ne se trouve donc que dans la semence des corps, et dans le point de perfection propre à la génération; c'est-à-dire, quand elle n'a pas été corrompue ou altérée par la Nature ou l'Art : et quand on la prend telle, elle a la puissance d'engendrer, qui n'attend qu'à être réduite à l'acte au moyen du feu. Si on la prend généralement, sans avoir égard à la forme, elle se trouve dans tous les corps, mais non pas prise comme matière ayant forme chymique. Dans les animaux elle s'appelle Menstrue , dans les végétaux Eau de pluie , et dans les minéraux Eau mercurielle . Elles partent toutes d'une même racine, et composent cependant, selon Bêcher, trois matières tout-à-fait différentes, quoiqu'elles aient beaucoup d'affinité entre elles, n'étant qu'une eau subtile et visqueuse; mais comme elles différent par leur propre substance, il n'est pas possible à l'Art de les changer l'une en l'autre. Celle des animaux semble être faite pour l'union, celle des végétaux pour la coagulation, et celle des minéraux pour la fixation; ce que l'on remarque aisément dans la différence de l'union et de la liaison des parties qui composent chaque individu de ces trois règnes.

La première matière des Chymistes, éloignée, est une eau pondéreuse produite par une vapeur mercurielle; la prochaine est eau mercurielle qui ne mouille point les mains, comme le dit Saint Thomas dans son Commentaire sur le 3° livre d'Aristote, touchant les Météores.

La fin que se proposent les Chymistes dans la pierre philosophale étant d'élever les métaux imparfaits à la perfection de l'or, au moyen de sa forme et de sa matière, il faut donc que l'une et l'autre soient métalliques et minérales.

Les Alchymistes ne sauraient réussir dans leur dessein, si, comme dit Aristote le Chymiste, ils ne réduisent les corps en leur première matière , c'est-à-dire en leur matière séminale, et ne la mettent ensuite dans une matrice propre à y produire des fruits si désirés.

Pour le premier article, tout le monde sait que les choses ne se détruisent que par les contraires; c'est le soufre qui donne la forme, il faut donc se servir de mercure pour le dissoudre; et après cette dissolution, on ajoutera un soufre pour coaguler et fixer le mercure, en en faisant le mariage dans le vase propre à cet effet.

Les Philosophes Hermétiques ont toujours parlé de cette matière et des opérations de l'Art dans les termes allégoriques et énigmatiques. Le soufre et le sel, comme les deux principes constituants de cette matière, ont été nommés, le premier Roi, Mâle, Lion, Crapaud, Feu de nature. Graisse du Soleil, le Soleil des corps, le Lut de sagesse ou sapience, le Sceau d'Hermès, le Fumier et la Terre des Philosophes, Huile incombustible, Mercure rouge, et une infinité d'autres noms même de diverses langues, qui tous cependant signifient quelque matière fixe, coagulante ou glutineuse; parce qu'ils attribuent au soufre, la forme, la chaleur innée, le sperme, l'âme l'odeur, la couleur, la saveur, la fixité, et tout ce qui est capable de causer la cohésion des parties des corps. Le second principe ou sel qui comprend toutes les eaux différentes dont nous avons parlé, comme semences des trois règnes, n'est pas le sel commun ou le sel des corps, acide, ou qui brûle la langue; car cette saveur vient du soufre qui y est mêlé, et par conséquent toutes ces sortes de sels ne doivent être regardés que comme des mixtes, et non des sels principes. Le sel des Philosophes doit se comprendre abstractivement de ce soufre, et ils ne l'ont ainsi nommé, que parce que sa forme accidentelle lui donne souvent l'apparence de glace ou de sel coagulé, ou qu'il se résout en eau aussi aisément que le sel. C'est ce sel qu'ils appellent proprement la matière propre à recevoir la forme. C'est pourquoi ils l'ont nommé Humide radical, Menstrue, Corps en puissance, Chose ou Substance capable à recevoir toutes sortes de formes, Reine, Femelle, Aigle, Serpent, Eau céleste. Ecume de la Lune, Clef, Mercure blanc. Mercure des Philosophes, Eau de vie et de mort, Cire où l'on- imprime le sceau d'Hermès, Eau de glace, Pluie des Philosophes, Fontaine, Bain du Roi, Bain des corps, Vinaigre très aigre, Savon, et tant d'autres noms qu'on trouvera ci-après par ordre alphabétique, et dont la plupart seront expliqués dans les articles qui les concernent. La plus grande partie des Philosophes pensent que tout a pour principe une eau savonneuse, c'est-à-dire, composée de deux substances, l'une saline et l'autre oléagineuse, appelée Chaos, et propre à recevoir quelque forme que ce puisse être; que Dieu l'a divisée en deux parties, en eau grossière, et en eau subtile; la première visqueuse, huileuse ou sulfureuse, la seconde saline, subtile et mercurielle. Il les subdivisa encore en trois parties générales; de la plus subtile il forma les animaux, de la plus crasse des métaux, et de celle qui participe des deux il en composa les végétaux; de manière que celle d'un règne ne saurait être transmuée radicalement en un autre règne, par aucune opération de l'Art. La pratique de la Chymie prouve à ceux qui douteraient de ce système, dit Bêcher, qu'il n'est pas la production d'un cerveau creux. Le soufre agit sur le sel en l'agglutinant et lui donnant ainsi la forme : lé sel agit sur le soufre en le dissolvant et le putréfiant; et l'un joint avec l'autre en quantité proportionnée, constituent une eau visqueuse et vitriolique, qui est la première matière de la Nature et de l'Art. Voici une partie des noms que les Philosophes Hermétiques ont donné à leur matière. La plupart sont expliqués dans ce Dictionnaire, parce que, disent Morien et Raymond Lulle, c'est dans l'intelligence de ces noms si différents d'une même chose, que consiste tout le secret de l'Art. Les uns sont tirés du grec, les autres de l'hébreu, quelques-uns de la langue arabe, plusieurs du latin et du français. Absemir. Acier.

Adam.

Adamer.

Adrop.

Affrop.

Agneau.

Aibathest.

Aigle.

Aigle des Philosophes.

Aigle volante.

Aimant.

Air.

Airain.

Airain brûlé.

Airain incombustible.

Airain noir.

Alartar.

Albar

AEris.

Albira.

Alborach.

Alchaest.

Alcharir.

Alcopbil.

Alembroth.

Alocam.

Alocines.

Aikusal.

Almagra.

Almizadir.

Aludel.

Alun.

Alus.

Aizemad.

Aizon.

Amalgra.

Ame.

Ame de Saturne.

Ame des Eléments.

Ame du Monde.

Anachron.

Anathron et Anatron

.

Anathuel.

Androgyne.

Antimoine.

Antimoine des parties de Saturne.

Antybar.

Arbre.

Arbre Lunaire.

Arbre métallique.

Arbre Philosophique.

Arbre Solaire.

Arémaros.

Argent.

Argent-vif.

Argent-vif coagulé.

Argyrion.

Arneth ou Zamieh.

Arsenic.

Asmarcech.

Astima.

Atimad.

Aycafort.

Azoch.

Azoth.

Bain.

Bain de Diane.

Bain du Roi.

Bain du Soleil.

Bain-Marie.

Bain vaporeux.

Beïa.

Berbel.

Beurre.

Bien.

Bien communicatif.

Blanc du Noir.

Blancheur.

Bois.

Bois de Vie.

Bois d'Or.

Borax.

Boritis,

.

Borteza ou Boreza

Brebis.

Brouillard.

Cadmie.

Caducée.

Caïn.

Cambar.

Camereth.

Cancre.

Caspa.

Caspachaïa.

Cendre.

Cendre de Tartre.

Cendre fusible.

Cendre incombustible.

Cendre noire.

Chaï.

Chaïa.

Chameau.

Champ.

Chaos.

Chaux.

Chaux vive.

Chemin.

Ches.

Chesseph.

Chesseph Hai.

Chibur.

Chien.

Chien Corascénien.

Chienne d'Arménie.

Chose croisée ou tourmentée.

Chose vile.

Chyle.

Ciel.

Ciel des Philosophes.

Ciel moyen.

Clarté du Soleil.

Clef de l'Œuvre.

Clef des Métaux.

Cœur de Saturne.

Cœur du Soleil.

Colcotar.

Colère.

Colle d'Or.

Compagnon.

Compar.

Composé.

Compôt.

Confection.

Contenant.

Contenu.

Coq.

Corbeau.

Corps Blanc.

Corps confus.

Corps contraire.

Corps immonde.

Corps imparfait.

Corps impropre.

Corps mixte.

Corps noir.

Corsufle.

Couronne du Roi.

Couteau.

Crachat de la Lune.

Crapaud.

Crible.

Crystal.

Dangereux.

Décembre.

Décembre E.

Deeb.

Dehab.

Diabeste.

Dispositif moyen.

Douceur du Beurre.

Duenech.

Dragon.

Dragon volant.

Dragon rampant.

Dragon babylonien.

Eau ardente.

Eau azothique.

Eau brûlante.

Eau de Fontaine.

Eau de l'Art.

Eau de Sang.

Eau de Talc.

Eau de Vie.

Eau d'Urine.

Eau du Styx.

Eau étoilée.

Eau feuillée.

Eau hyléate.

Eau mondifiante.

Eau pesante.

Eau pondéreuse.

Eau première.

Eau sèche.

Eau simple.

Eau visqueuse.

Ebemich.

Ebesemeth.

Elément.

Elément cinquième.

Elixir.

Eisaron.

Embryon.

Enfer.

Ennemi.

Epée.

Epouse.

Espatule.

Esprit.

Esprit corporifié.

Esprit crud.

Esprit cuit.

Esprit de la Clarté.

Esprit pénétratif.

Esprit universel.

Estomach d'Autruche.

Etain.

Eté.

Ethélie blanche.

Etoile scellée.

Etre métallique.

Eudica.

Euphrate.

Eve.

Excrément du Verre.

Fada.

Faucon.

Favonius.

Fèces calcinées.

Fèces dissoutes.

Femelle.

Femme.

Femme prostituée.

Fer.

Ferment.

Ferment sublimé.

Feu.

Feu aqueux.

Feu artificiel.

Feu contre Nature.

Feu corrodant et non corrosif.

Feu de Cendres.

Feu de Lampe.

Feu de Sable.

Feu humide.

Feu innaturel.

Feu liquide.

Feu naturel.

Fiel.

Fils béni du Feu.

Fils (petit-) de Saturne.

Fils du Nil.

Fils du Soleil et de la Lune.

Flegme.

Fleur d'Airain.

Fleur du Soleil.

Fontaine.

Fontaine du Roi.

Forme.

Forme de l'Homme.

Frère.

Frère du Serpent.

Fridanus.

Fruit.

Fruit de l'Arbre Solaire.

Fumée blanche.

Fumée citrine.

Fumée rouge.

Fumier.

Gabertin.

Gabritius.

Gabrius.

Giuniïs.

Glace.

Gomme blanche.

Gomme d'Or.

Gomme, rouge.

Gophris.

Granusœ.

Gur.

Hageralzamad.

Hebrit.

Hermaphrodite.

Hirondelle.

Hiver.

Homme.

Huile.

Huile de Mars.

Huile incombustible.

Huile rouge.

Humide blanc.

Humide radical.

Humidité.

Humidité brûlante.

Hydre de Lerne.

Hylé.

Hypostase blanche.

Jaune d'Œuf.

Immondice du Mort. Infini.

Insipide.

Jour.

Jourdain.

Iris.

Jud he voph hé.

Kamech.

Kenchel.

Kibrich.

Kinna.

Lac bouillant.

Lac desséché.

Lait.

Lait de Vierge.

Larmes de l'Aigle.

Laton.

Lazul.

Lessive.

Ligne.

Lion.

Lion rouge.

Lion vert.

Liqueur végétable.

Litharge.

Loup.

Lucifer.

Lumière.

Lumière du Plomb.

Lune.

Lune feuillée.

Magnés.

Magnésie.

Magnésie blanche.

Magnésie rouge.

Main gauche.

Main droite.

Mal.

Mâle.

Marbre.

Marcassite.

Marcassite du Plomb.

Mars.

Martheeka. Marthek.

Masse de Coquemart.

Matière.

Matière de la Matière.

Matière de toutes formes.

Matière Lunaire. Matin.

Médaille de Fauheh.

Médecine de l'Esprit.

Médecine des trois ordres.

Mélancolie.

Menstrue animal.

 Menstrue minéral.

Menstrue végétal.

Mer.

Mercure.

Mère.

Mère de l'Or.

Mère des Métaux.

Mesure.

Microcosme.

Midi. Miel.

Minière.

Minière de l'Or.

Ministère.

Mizadir.

Mort.

Mort amere.

Mozhacumia.

Nature.

Nature cinquième.

Neusi.

Noir plus noir que le noir même.

Nuée.

Nutus.

Occident.

Œil des Poissons.

Œuf.

Œuf des Philosophes.

Oing.

Oiseau d'Hermès.

Olive.

Ollus.

Ombre.

Ombre du Soleil.

Or.

Or de Gomme.

Or d'Orient.

Or du Bec.

Or du Corail.

Or éthée.

Or feuille.

Or romain.

Orient.

Orpiment.

Père.

Père unique de toutes choses.

Phénix.

Phison.

Pierre.

Pierre animale.

Pierre ardente.

Pierre connue dans les chapitres des Livres.

Pierre des Philosophes.

Pierre étoilée.

Pierre indienne.

Pierre indrademe.

Pierre métallique.

Pierre minérale.

Pierre non Pierre.

Pierre rouge.

Pierre végétale.

Plomb.

Plomb Blanc.

Plomb des Philosophes.

Poil Humain.

Point.

Poisson Echénéis.

Poudre.

Poudre tirée de la cendre.

Poule.

Poussin d'Hermogene.

Présure du Lait.

Printemps.

Prison.

Prostituée (la).

Pureté du Mort.

Queue de Paon.

Raceen.

Racine des Métaux.

Rameau d'Or.

Randerich.

Rarum.

Rayon de la Lune.

Rayon du Soleil.

Récon.

Réhéson.

Résidence.

Risoo.

Roi.

Rosé dans les épines.

Rosée.

Rosée de Mai.

Rougeur.

Rubis.

Sable.

Safran.

Salamandre.

Salé.

Salive de la Lune.

Salive des Champignons.

Salive incombustible.

Salive précieuse.

Salpêtre.

Sang.

Sang de Dragon.

Sang de la Salamandre.

Sang du Lion.

Sang humain.

Sang spirituel.

Saturne.

Saumure.

Saumure Marine.

Savon.

Savon des Sages.

Sébleindre.

Secret de l'Ecole.

Sedena.

Seigneur des Pierres.

Sel alembroth.

Sel alkali.

Sel alvisadir.

Sel de Lunaire.

Sel des Pèlerins.

 Sel des Sages.

Sel des Sels.

Sel d'Urine.

Sel fusible.

Sel Nitre.

Sel solaire.

Semence.

Sentier.

Sépulcre.

Séricon.

Serinech.

Serpent.

Serpent ailé.

Serpent de Cadmus.

Serpent dévorant sa queue.

Serpent sans Aile.

Serviteur.

Serviteur fugitif.

Serviteur rouge.

Seth.

Sirop de Grenade.

Smeratha.

Sodo des Philosophes.

Sœur.

Sœur du Serpent.

Sœur première.

Soir.

Soleil.

Soleil éclipsé.

Soleil terrestre.

Soufre ambrosien.

Soufre de Nature.

Soufre des métaux.

Soufre incombustible.

Soufre rouge.

Soufre Zarnet.

Solution fixe.

Solution volatile.

Sperme de Tout.

Sperme des Métaux.

Sperme des Philosophes.

Sperme du Mercure.

Splendeur.

Splendeur de la Mer.

Splendeur du Soleil.

Sublimé.

Suc de Lunaire.

Sueur du Soleil.

Talc.

Tamuas.

Tartare ou Enfer.

Tartre.

Taureau.

Teinture des Métaux.

Teinture d'Hermès.

Témaychum.

Ténèbres.

Terre.

Terre adamique.

Terre damnée.

Terre de Reste.

Terre des Tombeaux.

Terre fouillée.

Terre Glaise.

Terre grasse.

Terre puante.

Terre rouge.

Terre vierge.

Tête de Corbeau.

Tête morte du Corbeau.

Tévos.

Thabritis.

Thélima.

Thériaque.

Thêta ou Thita.

Thion.

Timar.

Toarch.

Troisième.

Tuchia.

Vaisseau.

Vaisseau des Philosophes.

Vaisseau scellé.

Vapeur.

Vautour.

Venin.

Venin mortifère.

Venin teignant.

Vent.

Vénus.

Verge de Métal.

Verjus.

Verre.

Vert-de-gris.

Vertu des Astres.

Vertu minérale.

Vie.

Vieille exténuée

Vieillesse

.

Vierge,

Vigne des Sages.

Vin blanc.

Vin rouge.

Vinaigre.

Vinaigre des Philosophes.

Vinaigre très aigre.

Vipère.

Virago.

Virilité.

Visitation de l'Occulte.

Vitriol.

Vitriol romain.

Vitriol rouge.

Union des Esprits.

Urine d'Enfans.

Vulpes.

Vulphi.

Xit.

Yharit.

Ylé.

Zaaph.

Zahav.

Zaibac.

Zéphyre.

Zibac.

Zink.

Zit.

Ziva.

Zotichon.

Zumech.

Zumelazuli.

 

L'on connaît les vrais Philosophes à la matière qu'ils emploient pour le magistère. Ceux-là sont dans l'erreur qui se servent de diverses matières pour composer leur mercure, c'est-àdire de matières de diverses natures. Elle est une, et quoiqu'elle se trouve partout et en tout, elle ne peut se tirer que de sa propre minière. C'est une eau visqueuse, un esprit corporifié. Elle est la même matière que celle dont la Nature se sert pour faire les métaux dans les mines; mais il ne faut pas s'imaginer que ce sont les métaux mêmes, ou qu'elle s'en tire; car tous les Philosophes recommandent de laisser les extrêmes et de prendre le milieu; comme pour faire du pain on ne prend, dit Philalèthe, ni le grain, ni le son, mais la farine. On ne fait pas non plus du pain avec du pain cuit. Il ne faut pas aussi chercher à former une matière des quatre éléments, qui sont les principes principiants de tout; mais une matière élémentée, qui contienne en elle-même les quatre éléments, et qui soit la semence des métaux. Cette matière a été voilée par les Anciens sous diverses fables, mais plus particulièrement sous celles d'Hercule et d'Anthée, de Pyrrha et de Deucalion. Mais si quelqu'un veut réussir dans les opérations du Magistère, qu'il apprenne auparavant, dit Philalèthe, ce qu'on entend par les compagnons de Cadmus, quel est le Serpent qui les dévora, ce que c'est que le chêne creux contre lequel il transperça ce Serpent; ce qu'on entend par les colombes de Diane, qui surmontent le Lion en l'amadouant; ce Lion vert, qui est un vrai Dragon Babylonien, dont le venin fait tout mourir : ce que c'est que le caducée de Mercure, etc.

Cette matière est appelée vile, et Philalèthe entre autres dit que le prix des principes matériels de l'œuvre ne passe pas trois louis d'or. Il ajoute que quant à la fabrique de l'eau sèche des Sages, deux écus suffisent pour en faire une livre. D assure de plus qu'on peut avoir autant de matière principe de cette eau qu'il en faudrait pour animer deux livres de mercure.

Plusieurs Philosophes disent que les pauvres ont autant de cette matière que les riches; mais il faut l'entendre de la matière principe dont celle des Sages est composée. Notre eau, dit Philalèthe, est composée de plusieurs choses, c'est-à-dire d'une seule et unique chose faite de diverses substances, mais d'une et même essence. Il faut que dans notre eau il se trouve un feu, une liqueur saturienne végétable, et un lien du mercure. Ce feu est minéral sulfureux, sans être proprement minéral, loin d'être métallique. C'est un chaos ou esprit, sous la forme d'un corps, qui n'est cependant pas corps, puisqu'il est tout volatil, et qui n'est pas aussi absolument esprit, puisqu'il ressemble à un métal liquéfié. Quelquefois les Philosophes ont restreint le nom de Matière à leur mercure animé, et non à la matière d'où il est extrait.

MATIERE VRAIE DES MÉTAUX . C'est, selon les Philosophes, le mercure des Sages imprégné et animé de son soufre, C'est une eau visqueuse, et une vapeur qui se congelé et se fixe plus ou moins, selon le degré de coction qu'elle reçoit. Cette vapeur est un argent-vif, non le vulgaire. La pierre philosophale est composée de cet argent-vif cuit, digéré et exalté : c'est pourquoi il pénètre les métaux, achevé de les cuire, et leur donne la perfection de l'or; parce qu'il est or lui-même, et un or vif, animé, infiniment plus parfait que l'or vulgaire.

MATIERE LUNAIRE. Dissolvant des Sages.

MATIERE UNIQUE DES MÉTAUX .

Magistère au blanc.

Mathecloram. Sel gemme.

Matin. Magistère au rouge, appelé Matin par les Philosophes, parce que sa couleur est d'abord aurore avant d'être parfait au rouge.

Matrice. ( Sc. Herm .) Les Philosophes donnent ce nom à la minière de leur mercure, et à leur vase. Le premier, parce que c'est dans la minière où il se corporifié et se forme; et le second, parce que le vase fait la fonction de la matrice des animaux où se parfait la génération.

La matrice de la matière d'où les Philosophes extraient leur mercure, est la terre, selon Hermès, dans sa Table d'Emeraude . Quelques Chymistes disent que le sel marin est la matrice de la nature métallique.

Matronalis Flos. C'est la violette, selon Blanchard, qui pense qu'on lui a donné ce nom de la suavité de son odeur, qui la fait tant rechercher des Dames.

Maza. Macarons. Blanchard .

Mecal ou Mekal . Poids.

Meceri. Opium.

Mecon. Pavot.

Meconium. Extrait de pavot noir, et condensé en masse.

On donne aussi le nom de Meconium aux premiers excréments noirs comme de la poix, que rend un enfant après être sorti du ventre de sa mère. Ces excréments sèches et réduits en poudre, guérissent l'aveuglement qui n'est pas de naissance, si on met de temps en temps de cette poudre dans l'œil. Il faut conserver cette poudre bien sèche dans un flacon bien bouché, et dans un lieu sec.

Médecin des Planètes. Ce n'est pas le mercure des Philosophes, comme le dit l'Auteur du Dictionnaire Hermétique, c'est le Philosophe lui-même qui emploie le mercure des Sages pour guérir l'imperfection des métaux, qu'ils appellent Planètes .

La médecine guérit, et ce Médecin l'administre. La pierre des Philosophes ou la poudre de projection sont cette médecine qui perfectionne les métaux, et guérit les maladies des trois règnes de la Nature.

Médecine. Art d'inventer, de connaître, de préparer et d'administrer les remèdes propres à guérir les maladies qui affligent le corps humain, et à le conserver dans un état de bonne santé. Les uns disent que cet Art est long et très difficile à apprendre, les autres avec Paracelse assurent qu'il est court et très aisé. Les premiers considèrent sans doute la Médecine suivant les principes de l'Ecole Galénique; c'est celle que professent aujourd'hui les Médecins que l'on appelle Docteurs en Médecine, dont les principes soumis aux systèmes que chacun imagine à sa fantaisie, font de la Médecine Galénique une science conjecturale dont la pratique est souvent très périlleuse pour les malades qui y ont recours. Mais il faut cependant avouer qu'il vaut encore mieux s'adresser à ceux que l'expérience annonce dans le Public pour des Médecins habiles, qu'à ces Empiriques ignorants, qui peuvent avoir des secrets spécifiques pour une maladie bien reconnue, mais qui, très ignorans d'ailleurs, regardent ces spécifiques comme des remèdes à tous maux, et les administrent à tort et à travers aux risques de la vie des malades qui tombent entre leurs mains.

On a donc tort de crier si fort contre les Médecins, et ceux-ci n'ont pas. plus de raison de s'élever si hautement contre les Empiriques; si on voulait être de bonne foi, on avouerait qu'il y a au moins autant de charlatanisme dans l'exercice de la Médecine Galénique, que dans celui de la Médecine Empirique. Il se trouve de part et d'autre de beaux diseurs et de très mauvais Médecins. Décrier tous les Empyriques comme on fait ordinairement, et vouloir leur refuser l'administration de leurs remèdes, c'est priver le public d'une ressource qu'il ne trouve pas très souvent dans ceux que le titre de Docteur lui présente comme d'habiles gens. Tout le monde sait que le remède de la bonne femme tire communément d'affaire la plupart de ceux que toutes les drogues de la Pharmacie employées doctoralement avaient peut-être mis dans le mauvais état où ils sont, au lieu de les guérir. Non omnia possumus omnes. On n'ignore pas qu'un Médecin ne peut pas lui seul savoir tous les remèdes propres à guérir toutes sortes de maladies; loin donc de se décréditer en permettant à ses malades, en ordonnant même des remèdes indiqués par d'autres, il gagnerait une confiance plus grande, apprendrait des remèdes qu'il ignore, et en ferait usage dans des cas semblables. Paracelse réduisait tout l'art de guérir à des principes très simples pour la théorie et la pratique. Avait-il raison ? Je serais tenté de le croire. Toujours est-il vrai qu'il faisait des cures admirables, et qu'il se fit une grande réputation. S'il avait écrit ses ouvrages d'une manière plus intelligible, peut-être qu'aujourd'hui on lui rendrait la justice qu'on lui refuse. Il a fait mystère de tout; il a employé des noms étrangers pour exprimer des choses connues : on a pris le change; on a mal composé ses remèdes; ils n'ont pas eu tout le succès qu'on en devait espérer sur sa parole, et l'on en a conclu que Paracelse n'était qu'un charlatan. C'est pour remettre dans la voie ceux qui seraient tentés d'avoir recours aux ouvrages de Paracelse, que j'ai inséré et expliqué dans ce Dictionnaire un grand nombre de termes Paracelsiques. Plusieurs Auteurs en ont fait une étude particulière, tels que Beccher, Rullandus, Johnson, etc. et c'est dans les ouvrages de ces Savants que j'ai puisé mes explications.

Le vrai et unique moyen de remédier à tous ces inconvénients, serait de publier le procédé de ce qu'on appelle la Médecine universelle, ce seul remède guérirait toutes les maladies; mais ceux qui passent pour l'avoir su et mis en pratique, déclarent qu'il en résulterait encore de plus grands inconvénients pour la société, à cause des abus qu'en feraient les méchants. Ils ne l'ont donc enseignée dans leurs Traités sur cette matière que d'une manière énigmatique, allégorique, métaphorique, etc., afin, disent-ils, qu'elle ne devienne intelligible qu'à ceux que Dieu voudra en favoriser. C'est pour la leur rendre moins difficile, qu'après avoir combiné ces Auteurs entre eux, et recueilli les diverses explications qu'ils donnent les uns des autres, je les ai insérées dans ce Dictionnaire. Heureux ceux qui à la faible lueur de ce flambeau pourront découvrir la vérité cachée dans l'obscurité et les ténèbres dont ils ont enveloppé leurs ouvrages.

MEDECINE. Les Philosophes distinguent plusieurs sortes de médecine , quoiqu'elles aient toutes un même objet, qui est la guérison des maladies qui surviennent aux individus des trois règnes de la Nature. Ils appellent Médecine de l'ordre supérieur , leur élixir quand il est parfait pour la guérison des maux du corps humain, et pour la transmutation des métaux imparfaits en or. Ils lui ont quelquefois donné ce nom quand leur pierre est seulement parfaite au blanc.

Leur Médecine de l'ordre inférieur est leur élixir projeté sur un métal imparfait; il devient pur par cet élixir, et peut servir, après la cuisson, pour projeter sur les autres métaux imparfaits. Cette médecine n'est point propre pour les maladies du corps humain. Celle de l'ordre supérieur les guérit en le confortant, ou le rajeunissant. Médée s'en servit pour le père de Jason. Les médecines que l'on prend chez les Apothicaires ont un effet tout opposé; elles affaiblissent en évacuant, elles ruinent le tempérament, et conduisent enfin au tombeau, quand la nature n'a pas la force de résister au poison qu'elles contiennent et que l'on donne avec le baume.

Les Philosophes donnent encore le nom de Médecine aux différentes opérations du grand œuvre, c'est pourquoi ils en comptent de trois sortes. La première est celle qu'ils appellent Médecine du premier ordre. C'est, selon le Philalèthe, la préparation de la pierre, qui précède l'opération de la préparation parfaite; elle s'appelle proprement la séparation des éléments, et la purification de chacun d'eux par eux-mêmes, selon que l'exige la Nature. Le magistère se fait par cette préparation, que les Philosophes ont déguisée sous plusieurs noms qui ne signifient presque que la même chose, et qui se fait par un même régime, c'est-à-dire cuire le compost. Ainsi quand ils disent distiller à l'alambic, séparer l'âme de son corps, rôtir, abreuver, calciner, frotter, nourrir, ajuster ensemble, manger, assembler, corriger, cribler, couper avec des ciseaux, blanchir, dessécher, distiller, diviser, unir les éléments, les séparer, les corriger, les purifier, les changer l'un dans l'autre, les extraire, exalter, folier, fondre, engendrer, frapper d'un glaive de feu, puiser, humecter, imbiber, empâter, ensevelir dans le fient, incérer, laver, aiguiser, polir, limer, frapper du marteau, mortifier, noircir, putréfier, arroser, tourner en rond, rubifier, dissoudre, sublimer, broyer, réduire en poudre, tous ces termes appartiennent à la médecine du premier ordre, et signifient une et même opération. La Médecine du second ordre est cette préparation de la pierre, qui suit immédiatement celle dont nous venons de parler. Elle se nomme la préparation parfaite. On l'appelle aussi fixion, fermentation, création de la pierre, et conjonction parfaite des éléments. Géber la nomme l'œuvre courte, opus breve.

Cette médecine prépare donc parfaitement la pierre, elle la fixe, et la fait fermenter. Le ferment de la pierre se fait de la pure matière des métaux, c'est-à-dire du soufre de nature et de la vapeur des éléments, et ce ferment ne devient tel, que lorsque la Lune et le Soleil sont réduits à leur première matière.

Les Philosophes ont appelé cette médecine le Jour du jugement. Laissez les fous chercher notre œuvre, et tomber d'erreurs en erreurs en le cherchant, ils ne parviendront jamais à sa perfection jusqu'à ce que le Soleil et la Lune soient convertis en un seul corps; ce qui ne pourra se faire avant le Jour du Jugement. Morien. On lui a donné ce nom, dit Philalèthe, parce que dans cette conjonction parfaite, ou vrai mariage, se fait la séparation des élus et des damnés, c'est-à-dire de la terre grossière et impure, appelée damnée par les Chymistes même vulgaires, et de la plus pure substance de la matière de la pierre. Cette substance n'est autre que la poudre qui monte des fèces et s'en sépare. C'est la cendre de la cendre, la terre extraite, sublimée, honorée et élue. Ce qui reste au fond est la cendre des cendres, une terre damnée, rejetée, les fèces et scories des corps, qu'il faut rejeter,. parce qu'elles n'ont aucun principe de vie; et tout ce qui ne sera pas de la vraie pureté des éléments sera détruit au jour du jugement. Raym. Lulle. Alors les éléments se trouveront purs, élevés au-dessus des fixes et resplendissants comme le cristal, parce qu'ils seront devenus terre incorruptible, qui ne craindra point les atteintes du feu. là. Elle se fait par une même opération, d'une même chose, et dans un seul vase. Ainsi le but de cette médecine est de convertir la pierre en terre fixe, spirituelle et tingente.

MÉDECINE DU TROISIEME ORDRE.

C'est la préparation de la pierre que les Philosophes appellent Multiplication.

II faut savoir cinq choses à l'égard de cette médecine : 1°. Que les Philosophes réduisent les années en mois, les mois en semaines, les semaines en jours, et les jours en heures. 2°. Que toute chose sèche boit avidement toute humidité de son espèce. 3°. Qu'elle agit sur cette humidité beaucoup plus vite qu'elle ne faisait auparavant. 4°. Que plus il y a de terre, moins il y a d'eau, et que la solution s'en fait mieux et plus promptement. 5°. Que toute solution se fait selon la convenance de la chose à dissoudre; et que tout ce qui dissout la Lune dissout aussi le Soleil. Si l'Artiste veut donc réussir, il doit savoir les poids, les mesures du temps et du feu, sans quoi il perdra son travail et ses peines. Philalèthe.

La première médecine mondifie et teint les corps, mais cette teinture n'est qu'apparente, et s'en va dans la coupelle. La seconde fait le même effet, mais la teinture qu'elle donne est permanente et fixe, quoique sans utilité. La troisième pousse la pierre à sa perfection, et la multiplie en quantité et en qualité. La première est l'œuvre de la Nature, la seconde est l'œuvre de l'Art, et la troisième l'est de l'Art et de la Nature, et se nomme aussi la Médecine de l'ordre supérieur .

MEDECINE UNIQUE. Pierre au blanc.

Médée. Fille d'AEtes, Roi de Colchos, fils du Soleil, eut pour mère Idya, fille de l'Océan. Jason étant arrivé à Colchos pour la conquête de la Toison d'or, Médée devint amoureuse de lui. Elle fit usage de son art enchanteur pour favoriser l'entreprise de son amant. Au moyen des pharmaques qu'elle lui donna, il dompta les taureaux qui jetaient du feu par les narines, tua le dragon qui gardait la Toison d'or, en sema les dents dans le champ de Mars, d'où naquirent des hommes armés qui s'entre-tuèrent, et il s'empara de la Toison d'or.

Après cette expédition Médée se sauva de chez son père avec Jason, qui l'épousa. Quand ils furent arrivés en Thessalie, Médée rajeunit Eson, père de Jason. Les filles de Pélias ayant vu ce prodige, désirèrent que Médée rendît le même service à Pélias; celle-ci feignant d'y consentir, trouva le moyen de venger Jason des mauvais procédés que Pélias avait eus pour Eson. Elle engagea les filles de Pélias à le couper en morceaux et à le faire cuire dans une chaudière avec un mélange de plantes aromatiques. Le secret prétendu n'eut pas le succès qu'elles en attendaient.

Jason étant ensuite devenu amoureux de Glaucé, fille de Créon, répudia Médée. Celle-ci sut dissimuler son dépit, et sous prétexte de faire présent à Glaucé d'une couronne, elle la composa de manière que le feu prit à la tête de sa rivale dès qu'elle l'eut mise sur sa tête, et elle fut consumée. Quelques Auteurs disent que c'était une petite cassette que Médée disait être pleine de bijoux, et que le feu en sortit dès que Glaucé l'eut ouverte. D'autres enfin ont dit que c'était une robe. Médée ne se contenta pas de cette vengeance, elle massacra devant Jason même deux enfants qu'elle avait eus de lui, et se sauva dans l'air sur un char attelé de deux dragons ailés. Voyez ces fictions expliquées dans le premier chapitre du second livre des Fables Egypt. et Grecques dévoilées.

Medimnus. Mesure contenant cent huit livres ou six boisseaux. Blancard.

Médium ou Substance Moyenne des Corps. C'est le mercure des Sages, parce que la matière d'où il se tire n'a pas reçu de la Nature toute la perfection dont elle est capable; l'Art la prend dans cet état, et achevé ce que la Nature avait commencé.

MEDIUM ENTRE LE MÉTAL ET LE MERCURE . C'est, selon Sinésius, la vraie matière de l'œuvre. Artéphius dit que c'est le mercure même des Philosophes.

Medulla Lactis ou Moelle du Lait . C'est le beurre ou la crème, qu'on appelle aussi Fleur du lait .

Méduse. Fille de Phorcys et de Céto, avait deux sœurs auxquelles on donna le nom de Gorgones, de même qu'à Méduse. Neptune devint amoureux de celle-ci qui était très belle, et eut commerce avec elle dans le temple même de Minerve. Cette Déesse indignée de la profanation de son temple, changea en serpents les cheveux de Méduse, et lui donna la propriété de métamorphoser en pierre tous ceux qu'elle regarderait. Persée suscité par Pallas qui lui prêta son bouclier et sa lance, et aidé des talonnières de Mercure, sut attaquer Méduse et lui coupa la tête. Du sang qui sortit de sa blessure naquirent Chrysaor, père de Géryon, et le cheval Pégase. La tête de Méduse conserva encore après sa mort la propriété de changer en pierre ceux qui la regardaient; Persée en fit usage contre Atlas., qui l'avait mal reçu. Voyez les Fab. Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 3, chap. 14, § 3.

Mel Juniperinum, ou Miel de genièvre. C'est l'extrait de genièvre.

MEL NOVUM , ou Miel nouveau . C'est la quintessence d'antimoine. Planiscampi . MEL ROSCIDUM ET AEREUM . Manne.

MEL SATURNI , ou Miel de Saturne . C'est le sel de plomb, qu'on appelle aussi Beurre et Sucre de Saturne .

Mela. Plomb.

Mélancholie. Signifie la putréfaction de la matière. Les Philosophes appellent aussi cette opération calcination, incinération, pregnation. On a donné ce nom à la matière au noir, sans doute parce que la couleur noire a quelque chose de triste, et que l'humeur du corps humain appelée mélancolie, est regardée comme une bile noire et recuite, qui cause des vapeurs tristes et lugubres.

Mélange. Conjonction combinée de deux ou plusieurs corps, d'où il résulte un composé qu'on appelle mixte. Ces différentes combinaisons font différents mixtes; et puisque de huit corps on peut combiner 40 320 mixtes, on ne doit pas être surpris de la diversité infinie qui s'en trouve dans la Nature.

Il y a deux sortes de mélanges ou mixtions , l'une que Beccher appelle superficielle, et l'autre centrale.

Le mélange superficiel est celui qui se fait de manière que les parties des corps mélangés puissent se séparer de nouveau, comme si l'on mêle de l'absinthe avec de l'esprit de vin, après une longue digestion, ces deux corps font un mélange superficiel, parce que, en mettant le tout dans l'alambic, on sépare l'esprit de vin de l'absinthe qui reste dans la cucurbite en forme d'extrait.

Le mélange central se fait, par exemple, lorsque l'eau de pluie se mêle avec les semences, de manière qu'elle devient un corps homogène avec elles, et qu'on ne peut plus les séparer. Toutes les dissolutions dans l'eau forte sont des mélanges superficiels. Le mélange des aliments avec notre propre substance, sont des mélanges centraux . La base de ce dernier mélange est la sympathie qui se trouve entre l'humide et le sec. La base du mélange superficiel n'est que la densité et la rareté des différent corps qui composent le mélange. D'où l'on peut conclure que le magnétisme de la Nature a comme deux pôles, où tendent les mélanges des corps composés. Les corps rares recherchent, ont une espèce d'appétence ou sympathie avec les corps denses, et les corps secs avec ceux qui sont humides. Il est cependant bon de savoir que l'extrêmement humide et l'extrêmement sec sont les deux contraires, et ne s'unissent presque jamais ensemble.

Mélange ( Sc. Herm .). Lorsque les Sages parlent de mélange , il ne faut pas s'imaginer qu'ils entendent parler de l'union des deux choses différentes, et prises hors du vase. C'est une et même chose qui se sépare en deux, et qui par la coction se réduit à une. Voilà le vrai mélange qui se fait précisément dans le temps de la putréfaction.

Melanosmegma. Savon noir.

Melanter. Opium.

Melanzana. Pomme d'amour.

Mélaonea ou Mélones. Petits vers de terre noirs qui en sortent au mois de Mai dans les prairies, et qui exhalent une odeur agréable, quand on les écrase. On a donné ce même nom à une espèce de petit scarabé de couleur verte dorée. Rulland.

Méléagris. Plante appelée Fritillaires, peut-être nommée Méléagris, de ce que sa fleur est tachetée comme un j oiseau appelé en latin Meleagris. C'est une espèce de perdrix qui se trouve dans la Barbarie.

Melech. Sel commun.

Mêler. Voyez MELANGE .

Melga. Salamandre.

Meliboeum ou Melibocum. Cuivre.

Melia. Frêne.

Mélicerte. Fils d'Athamas et d'Ino. En se sauvant avec sa mère pour se soustraire aux mauvais traitemens d'Athamas, ils se précipitèrent dans la mer. Les Dieux par commisération changèrent Ino en Déesse marine, sous le nom de Leucothoé, et Mélicerte en Dieu marin, sous le nom de Palémon. C'est en l'honneur de celui-ci qu'on institua les Jeux Isthmiques. Voyez les Fables Egypt. et Grecques dévoilées, liv. 4, ch. 9.

Melicratum. Hydromel qui se fait d'une partie de miel sur huit parties d'eau.

Meliphyllum.         } Mélisse.

Melissophyllum.    } Mélisse.

Mellisodium. Plomb brûlé.

Mellose. Vers de terre.

Mélocarpus. Fruit de l'Aristoloche.

Melusi. Mercure.

Membrane de la Terre. Matière de laquelle les Philosophes extraient leur mercure.

Ménalippe. Reine des Amazones, fut prise dans un combat par Hercule, qui garda son baudrier et ses armes pour les porter à Eurystée. Voyez. AMAZONES .

Menalopiper. Poire noire.

Ménélas. Fils d'Atrée et d'Erope, selon Homère, épousa Hélène, fille de Jupiter et de Léda. Paris la lui ayant enlevée, tous les Princes de la Grèce prirent parti pour lui, et assemblèrent une armée formidable pour le venger. Ils assiégèrent Paris et Hélène dans la ville de Troye où ils s'étaient retirés. La ville se rendit au bout de dix ans de siège. Paris fut tué, et Ménélas reprit Hélène. Voyez les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 6.

Menfrige. Mastic.

Mensiracost. Manne.

Menstrue. C'est proprement dans le règne animal un sang qui s'écoule tous les mois par les parties naturelles des femmes, et des femelles de quelques animaux. Michel Schot dit dans son Traité de Physionomie , que les hommes Juifs y sont aussi sujets. On a aussi donné le nom de Menstrue , quoique improprement, aux eaux végétales et métalliques, qu'on regarde comme le principe féminin de ces deux règnes, et dans lesquelles on met quelque chose à dissoudre.

MENSTRUE DES PHILOSOPHES . Voyez MERCURE DES SAGES . Quelques Chymistes ignorant les principes de la Nature et du grand œuvre, ont regardé diverses choses comme Menstrues des Philosophes, ou comme matière , d'où l'on doit extraire ce mercure. Les uns ont travaillé sur les sels, sur les minéraux, sur les terres de différentes espèces; parce que les Sages disent que leur matière est minérale; d'autres ont employé pour cet effet les végétaux, la grande et la petite lunaire, la chélidoine, etc. parce qu'ils avaient lu dans les livres des Adeptes, que cette matière est végétale. D'autres enfin ont travaillé sur les œufs, les cheveux, la corne, les menstrues des femmes, les secondines, l'urine, le sang humain, et tout ce qu'ils ont pu imaginer pris des animaux, comme la fiente de brebis, sur ce qu'il est écrit que cette matière est animale, et que quelques-uns ont dit comme Aristote et Riplée que c'est terminus ovi , le Cosmopolite qu'elle se tire du ventre du bélier. On en a vu aussi distiller, circuler, digérer, etc. l'eau de rosée, parce qu'elle se cueille aux équinoxes, et que quelques

Philosophes lui ont donné ce nom; mais tous ces Chymistes ont pris mal à propos les écrits des Sages selon le sens que présente la lettre; puisqu'ils ont soin d'avertir qu'ils ne parlent que par analogie et similitudes.

MENSTRUE . Le menstrue des Philosophes est proprement leur mercure; cependant ils prennent souvent ce terme pour la matière qui contient ce mercure. L'eau est le menstrue qui contient la semence des choses, et les porte dans la terre en s'insinuant par ses pores. La terre qui leur sert de matrice, les couve, les digère, tant par la chaleur propre au sperme, qu'avec l'aide du feu céleste; et met enfin au jour les individus qui doivent en venir selon l'espèce déterminée du sperme. Le sperme diffère du menstrue , en ce que celui-ci n'est que le réceptacle de l'autre. D'Espagnet .

MENSTRUE BLANCHI. Mercure Hermétique qui contient les deux Dragons de Nicolas Flamel.

MENSTRUE PUANT ou EAU FETIDE . C'est ce que Géber et Raymond Lulle appellent Esprit fétide , ou le Soufre des Sages ; nous n'avons besoin dans tout l'œuvre que de l'eau vive et de l'esprit fétide. Ce menstrue puant est la matière en putréfaction.

MENSTRUE ESSENTIEL. Sans lequel on ne peut rien faire; c'est la même chose.

MENSTRUE VEGETAL. Raymond Lulle dit que le menstrue des Sages s'acue avec les végétaux; mais non que leur menstrue soit proprement végétal. Quelques-uns donnent ce nom à l'esprit de vin rectifié sept fois par l'alambic, ou à la manière qu'enseignent Raymond Lulle et Jean de Roquetaille, connu sous le nom de Jean de Rupescissa; parce qu'ils prétendent que cette eau ardente a la propriété de tirer la teinture de l'or, et de produire des choses merveilleuses. C'est en effet une bonne quintessence; mais ce n'est pas le mercure des Sages.

MENSTRUE SECOND. C'est le laton des Philosophes.

Mer. La mer des Philosophes est bien différente de cet amas d'eau salée, sur laquelle s'exposent si témérairement la plupart des hommes, pour chercher les richesses du Potozi et des autres contrées. Leur mer se trouve partout; et les Sages y naviguent avec une tranquillité qui n'est point altérée par les vents ni les tempêtes. Leur mer ';n général sont les quatre éléments; en particulier c'est leur mercure; quelquefois la matière d'où il faut l'extraire, parce que Flamel appelle ce mercure l'Ecume de la Mer rouge, et le Souffle du Vent mercuriel; ce qui est la même chose que le Serviteur rouge du Trévisan. C'est en s'exposant sur cette mer, pleine d'écueils pour les mauvais Chymistes, qu'un si grand nombre d'entre eux font naufrage, et perdent leur fortune en courant après un or qu'ils ne savent pas tirer de sa minière.

MER SECHE. C'est ce qu'ils appellent aussi eau sèche, eau permanente l'eau astrale, et leur mercure.

MER REPURGEE. Magistère parvenu à la blancheur.

Méradum. Voyez ALMIZADIR .

Mercure ou Argent Vif. Métal coulant composé d'une terre métallique F' et d'une terre fluidificante; c'est pourquoi il y a autant de mercures que de métaux, qui peuvent être mêlés avec cette terre fluidificante. Il y a une si grande sympathie entre cette terre mercurielle ou fluidificante, et les métaux, que quand elle y est une fois mêlée, elle s'y accroche si fermement, qu'elle s'y coagule plutôt que de s'en laisser séparer. C'est dans cette admirable sympathie que consiste tout le secret de la Philosophie Hermétique, ou du grand œuvre; c'est-à-dire, à avoir cette terre mercurielle pure, et dans l'état où elle se trouve avant d'être mêlée avec aucun métal. C'est en cela que consiste la différence du mercure commun d'avec le mercure des Philosophes. Le premier est composé de cette terre mercurielle et d'une terre métallique; le second n'est proprement qu'une terre mercurielle ou fluidificante. Beccher.

MERCURE. Vapeur minérale, onctueuse, visqueuse, crasse, congelée dans les pores de la terre en une liqueur homogène et incombustible. Basile Valentin et Sendivogius définissent le mercure, un sel acide de nature minérale. Ces définitions conviennent au mercure , principe des métaux et du mercure vulgaire, connu sous le nom de vif argent, qui est un vrai métal. On doit donc, distinguer deux sortes de mercure , le vulgaire, et le mercure principe. Le premier est mort, quand il est hors de sa mine, parce que son feu interne est assoupi, et qu'il ne peut plus agir, s'il n'est mis en action par le mercure principe. Le second est appelé, non pas vif-argent , mais argent-vif par les Physiciens Chymistes, pour le distinguer du commun, et marquer sa puissance vive, qui agit dans les mines; ou qui hors des mines n'attend que d'être excité par les mains d'un habile Artiste, pour agir encore avec plus d'effet sur les métaux.

Le mercure paraît à nos yeux sous trois voiles différons, dont la Nature l'a habillé : 1°. sous la forme d'un fluide, qui ne mouille pas les mains, quand on le touche; c'est le vif-argent vulgaire, qu'on appelle mercure vierge, quand il sort de la mine, et que l'avarice ne l'a pas altéré par quelque mélange; 2°. sous la figure de cinabre; 3°. sous celle d'arsenic ou réagal. Le mercure principe est celui que les Philosophes Hermétiques vantent tant, et le mercure vulgaire est celui dont se servent communément les Chymistes ordinaires et les Médecins.

MERCURE DISSOLVANT . Dont les Philosophes Spagyriques se servent pour réduire les métaux, les minéraux, les végétaux et tous les corps à leur première matière. Il y a trois sortes de mercure dans le sens des Alchymistes : le mercure dissolvant simple; le mercure dissolvant composé, qui est proprement leur vrai mercure ; et le mercure commun, ou celui qui se tire des métaux. Le mercure simple est une eau extraite, selon les principes de leur Art, d'une matière dont ils ont eu grand soin de taire le vrai nom, et à laquelle ils en ont donné une infinité que l'on peut voir dans l'article Matière . Ils l'appellent plus communément magnésie , plomb , chaos . C'est une matière minérale. Le Philalèthe définit ce mercure une eau ou vapeur sèche, visqueuse, remplis d'acidités, très subtile, se dissipant aisément au feu, qui dissout les métaux par une dissolution naturelle, et qui réduit leur esprit de puissance en acte. Le mercure composé est celui dont nous venons de parler, auquel on a ajouté une seconde matière, et qu'en conséquence ils appellent rebis , laton , airain des Philosophes , etc. Presque tous les Philosophes ne parlent que de celui-ci dans leurs ouvrages. Nous avons déjà défini le mercure commun.

MERCURE BLANC DES SAGES . C'est la pierre au blanc.

MERCURE ROUGE. C'est le magistère au rouge parfait.

MERCURE UNIVERSEL . C'est l'esprit répandu dans tout l'Univers pour l'animer.

MERCURE CRUD . C'est le dissolvant des Sages, non pas l'argent-vif vulgaire, appelé mercure crud par les Chymistes.

MERCURE PREPARANT . ( Sc. Herm .) Dissolvant des Philosophes, qui prépare le corps dissoluble, pour parvenir à la perfection du magistère.

MERCURE DU COUCHANT. Pierre au blanc.

MERCURE EPAISSI. V. EAU EPAISSIE.

MERCURE DES MINERAUX ET DES METAUX . C'est le Mercure des Philosophes.

MERCURE STERILE ( Sc. Herm .) C'est le mercure pris abstractivement de son soufre, parce que la femelle représentée par leur mercure est toujours stérile sans la conjonction et l'action du mâle signifié par le souffre. Le mercure des Philosophes ne se trouve point sur la terre des vivants, c'est-à-dire, tout préparé. Mais il se tire de la terre même des vivants, et de la terre vierge qui est au centre, et dans l'intérieur de cette terre des vivants; et cela par un artifice ingénieux, très simple, mais seulement connu des Sages. Le Cosmopolite dit que cela se fait par le moyen de leur acier, et le Philalèthe par leur aimant.

MERCURE , a qui le vieillard veut couper les pieds avec sa faux, est un emblème qu'Abraham Juif a employé pour signifier la fixation du mercure des Sages, et non pour signifier la matière, comme le pensent presque tous les faux Adeptes. Le mercure est volatil, et ne sert de rien s'il n'est fixé au blanc ou au rouge. Abraham a représenté un Vieillard, pour signifier la longueur du temps nécessaire pour cette opération.

Le Mercure extrait du Serf rouge , est proprement le mercure des Sages dans le temps de sa première préparation.

Le mercure rubifié est la pierre au rouge, appelée aussi mercure animé .

MERCURE COURONNE. C'est l'élixir parfait des Sages, qu'ils appellent leur Roi, dont la tête est ornée d'un diadème à trois couronnes, pour marquer son pouvoir sur les trois règnes de la Nature.

MERCURE SULFURE est le vrai mercure des Sages, qui diffère du vulgaire en ce que celui- ci n'a point un soufre qui l'anime, et l'autre en a un inséparable, qui n'attend que d'être excité.

MERCURE ANIME. (Sc. Herm.) C'est le mercure double des Sages. Pantaléon prétend que Bernard, Comte de la Marche Trévisane, est le premier d'entre les Philosophes, qui ait introduit le mercure animé dans le Grand Œuvre; que d'Espagnet, Philalèthe l'ont imité, et que tous les Philosophes modernes y ont applaudi. C'est le mercure des Sages animé du soufre métallique, par le moyen rapporté dans la Philosophie des Métaux du Trévisan, dans l'endroit où il parle de la fontaine dans laquelle il vit dissoudre son livret d'or, comme la glace fond dans l'eau chaude.

MERCURE DOUBLE. V. MERCURE ANIMÉ.

MERCURE DEUX FOIS NE. C'est le même.

MERCURE VEGETAL. Voyez MENSTRUE VÉGÉTAL.

MERCURE DE VIE. (Sc. Herm.) C'est l'élixir des Sages composé de leur mercure. Ils le nomment ainsi, parce qu'il transmue les métaux imparfaits, ; qu'ils appellent morts; et que ce mercure est en effet le principe de la génération et de la conservation des individus de la Nature.

MERCURE MYSTERIEUX. C'est encore le même : ainsi nommé, parce que tous les Adeptes en font un vrai mystère à tous ceux qui ne le sont pas, à moins qu'ils ne les trouvent prudents, discrets, craignant Dieu, enfin tels qu'ils les souhaitent pour être initiés dans les mystères du grand œuvre.

MERCURE CRYSTALLIN est du mercure sublimé plusieurs fois, et réduit en forme de cristaux transparents.

MERCURE CORALLIN , est du mercure auquel on a donné la couleur rouge avec de l'huile d'œufs, ou autres eaux. Rulland .

Mercure. Fils de Jupiter et de Maïa naquit sur le mont Cyllene dans l'Arcadie; Junon oublia sa jalousie à l'égard de ce fils de Jupiter; elle prit même tant d'intérêt à sa conservation, qu'elle se chargea de le nourrir de son lait. D'autres pensent que ce fut Ops. Mercure était presque encore au berceau, qu'il montra son penchant pour le vol. Etant entré dans la forge de Vulcain, il lui vola ses outils; et le jour même il vainquit à la lutte Cupidon. Il enleva le sceptre de Jupiter, et la peur du feu fut la seule raison qui lui empêcha de voler aussi ses foudres.

Jupiter l'employa dans ses messages; il le chargea de balayer la salle d'assemblée des Dieux, et l'occupait en qualité de son Echanson avant l'enlèvement dé Ganymede. On lui avait donné des ailes qu'il avait attachées à son chapeau et aux talons de ses souliers; elles lui aidaient à expédier plus promptement ses messages. Il ne dormait ni jour m nuit, parce qu'il était chargé de recevoir les âmes des mourants, et de les conduire au séjour de Pluton et aux Champs-Elysées. Il portait à la main une verge d'or, autour de laquelle étaient deux serpents entortillés, qui semblaient vouloir se dévorer; mais la verge avait la propriété de les concilier.

Lorsque Apollon fut chassé du Ciel et qu'il se rendit gardien des troupeaux d'Admete, Mercure vola les bœufs qu'il gardait. Il eut même l'adresse d'enlever l'arc et les flèches d'Apollon, pour empêcher ce Dieu dé les faire servir à sa vengeance.

Mercure inventa la lyre, et l'échangea avec Apollon pour le caducée qu'il porta toujours dans la suite. Mercure en essaya la vertu sur deux serpents qui se battaient; aussitôt qu'elle les eut touchés, ils furent d'accord. Mercure s'en servait pour pacifier les différends, et pour rendre amis les ennemis.

Jupiter voulant soustraire lo changée en Vache, à la garde scrupuleuse d'Argus, chargea Mercure de le défaire de ce gardien; ce qu'il exécuta. Voyez l'explication de ces fictions et des autres qu'on a inventées à son sujet, dans le liv. 3', chap. 14, § 1, des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.

Mercure Trismégiste. Le plus ancien des Philosophes connus. C'est de son nom grec Hermès que ceux qui savent le Grand Œuvre, ont pris le nom de Philosophes Hermétiques. Voyez HERMES.

MERCURIALIS SEVA. Eau naturelle et primitive de l'alun, que Planiscampi dit être le principe du mercure .

MERCURII ASTRUM. Mercure sublimé, ou sa quintessence.

MERCURIUS LAXUS. Turbith minéral.

MERCURIUS CORPORALIS METALLORUM . Mercure des métaux précipité.

MERCURIUS MINERALIUM. Oléoginosité extraite de la mine d'or ou d'argent. Planiscampi .

MERCURIUS REGENERATUS, ou Mercure régénéré . C'est le premier être ou principe du mercure .

MERCURIUS A NATURA COAGULATUS . Tout métal solide.

MERCURIUS METEORISATUS. Mercure de vie.

MERCURIUS CRYSTALLINUS. Mercure sublimé plusieurs fois, et rendu par ça moyen clair et transparent comme du cristal.

MERCURIUS CORALLINUS. Précipité rouge de mercure .

Merdasengi. Poudre de plomb brûlé.

Mère. Les Philosophes Spagyriques donnent quelquefois le nom de Mère au vase qui renferme la matière du grand œuvre; mais ils disent plus communément que le Soleil est le père de la pierre , et que la Lune en est la mère , parce que, selon eux, la madère de la pierre, comme de toute autre chose, est engendrée des quatre éléments, mêlés et combinés par les influences de ces deux luminaires; et non pas que l'or ordinaire qu'ils appellent aussi Soleil , et l'argent vulgaire qu'ils appellent Lune , soient les matières qu'il faut prendre pour faire le grand œuvre. MERE DE LA PIERRE . Matière de l'œuvre parvenue au blanc; ce même) nom convient mieux à Peau mercurielle, puisque c'est d'elle que se forme la matière de la pierre.

MERE DE TOUS LES ELEMENS . C'est le chaos, Hylé, la matière première dont les éléments ont été faits, et des éléments toutes choses, MERE DE TOUS LES MÉTAUX. Les Sages ont donné ce nom à leur mercure, parce qu'Us disent qu'il est le principe des métaux; ce que quelques Chymistes ont interprété du mercure vulgaire.

La mère a mangé son enfant . Expressions allégoriques employées par quelques Philosophes, pour dire que la terre Philosophale a bu toute son eau, qui en était sortie; c'est ce qu'ils appellent Cohobation .

Mettre ou sceller la mère sur le ventre de son enfant . C'est nourrir l'enfant philosophique, qui est le soufre, avec le lait virginal, duquel il a été formé; le soufre ou l'enfant fixe alors avec lui ce lait virginal, qui était volatil : fixer, c'est sceller.

Merle de Jean. Un Philosophe s'est exprimé ainsi, pour signifier le noir qui survient à la matière par la putréfaction. Merle blanc; c'est la pierre au blanc, la Lune des Sages, Diane, etc.

MERLE BLANC , ou BLANCHI . Matière de l'œuvre, après que les règnes de Saturne et dé Jupiter ont fait place à celui de la Lune.

Merveilles des Merveilles. ( Science Hermét .) C'est le vrai nom de l'élixir parfait, parce que rien sur la terre n'est plus merveilleuse; c'est pourquoi la plupart des Philosophes nomment le Grand Œuvre, l'Œuvre de la sagesse divine . Y a-t-il rien de plus admirable en effet, que de voir un peu de poudre changer un poids immense, de quelque métal imparfait que ce soit, en or ? guérir toutes les maladies du corps humain et des animaux, celles même que la Faculté de Médecine regarde comme incurables ? faire produire en vingt-quatre heures des feuilles, des fleurs et des fruits, pendant que la nature ne le fait qu'en des années entières ? et enfin bien d'autres choses que les sages savent, mais qu'ils ne divulgueront jamais qu'à ceux qu'ils veulent bien initier ? Quelques-uns ont appelé le mercure des Philosophes, la Merveille du Monde .

Mesbra. Tuthie.

Mesel. Etain, Jupiter.

Messager des Dieux. C'est l'esprit universel répandu dans toute la nature, ou le mercure des Philosophes, qui en est formé.

Mest. Lait aigri.

Mestudar , ou Nestudar . Sel armoniac. Mesure des Sages. Le Dictionnaire hermétique cite Alphidius, et dit en conséquence que le mercure des Sages est leur mesure ; il aurait mieux dit s'il l'avait expliqué du poids. Philalèthe ne parle que de la mesure du temps, et ajoute que si l'on ignore le poids, la mesure du temps et le feu, on perdra. son temps et ses peines; ce qui doit s'entendre de la multiplication.

Métal. Les métaux des Philosophes sont cette matière de laquelle on extrait l'esprit, et duquel esprit on fait la pierre au blanc et la pierre au rouge. Leurs métaux parfaits sont ces pierres mêmes; souvent ils les appellent Corps .

Les anciens Chymistes ont donné aux métaux les noms de sept Planètes, parce qu'ils ont cru y remarquer des propriétés et des couleurs analogues à celles que l'Astrologue reconnaît dans les Planètes. Ils ont nommé en conséquence le plomb Saturne , l'étain Jupiter , le fer Mars , l'or le Soleil , le cuivre Vénus , l'argent-vif Mercure , et l'argent Lune .

On distingue les métaux en parfaits, qui sont l'or et l'argent; et en imparfaits, qui sont le cuivre, le fer, le plomb, l'étain et le mercure. Les Philosophes appellent aussi Métaux imparfaits la matière de l'œuvre, lors-que pendant les opérations elle est affectée d'autres couleurs que de la blanche et de la rouge. Ces deux dernières composent les règnes du Soleil et de la Lune, les autres sont les règnes des autres Planètes.

La plupart des Chymistes ne comptent pas le mercure parmi les métaux, et prétendent qu'il n'en est que la semence; mais la vraie matière des métaux n'est, à proprement parler, qu'une vapeur, un esprit qui se corporifie dans les entrailles de la terre, à mesure que le feu central la sublime vers la superficie; elle devient une eau visqueuse, qui s'allie avec différons soufres; elle se cuit et se digère avec eux, d'une manière plus ou moins parfaite, suivant le plus ou moins de pureté de la matrice où les métaux se forment.

METAL COULANT. C'est le mercure.

Métas, ou Métal. Quelques Chymistes ont donné ce nom au poids que nous appelons communément un gros, une dragme.

Métaux. (Science Herm.) Lorsque les Sages parlent des métaux, ils n'entendent pas communément ceux qui sont en usage dans le commerce de la vie; il ne faut les expliquer dans ce sens que lorsqu'ils parlent de la transmutation des métaux imparfaits en or ou en argent. Leurs métaux ne sont autres que les différons états de leur mercure pendant les opérations du magistère. Ces états sont au nombre de sept, comme il y a sept Planètes et sept métaux communs; c'est pourquoi ils donnent le régime de leur œuvre aux sept Planètes, qu'ils disent dominer à chaque état, et chaque domination se manifeste par des couleurs différentes. Le premier régime est celui du mercure, qui précède la couleur noire. Le second est celui de Saturne, qui dure tout le temps de la putréfaction, jusqu'à ce que la matière commence à devenir grise; c'est alors que les Sages appellent leur matière, plomb des Philosophes. Le troisième est celui de Jupiter, fils de Saturne, qui fut soustrait, selon la Fable, à son père vorace, que Jupiter mutila pour lui ôter la faculté d'engendrer : des parties mutilées et jetées dans la mer, naquit Vénus; ce qu'il faut entendre de la couleur noire qui ne reparaît plus dans le magistère. Et dès lors Jupiter est le père des Dieux, avec Junon, représentée par l'air renfermé dans le vase, et l'humidité qui s'y est mêlée.

Tout le régime de Jupiter est employé à laver le laton; ce qui se fait par l'ascension et la descension successives du mercure sur la terre. Cette eau représente la mer, dont le flux et reflux est marqué par ces ascensions et descensions continuelles. Mais les Philosophes ont une autre mer, qu'on verra expliquée dans son article.

Les Poètes ont donné à ce laton le nom de Latone, mère de la Lune et du Soleil; parce que le régime de la lune est une suite de l'ablution du laton, qui par-là devient blanc, et d'une blancheur éclatante comme celle de la Lune. Vénus domine ensuite, et c'est dans le temps que la matière prend une couleur citrine, qui tire sur un rouge plombé, ou de rouille de fer, et pour lors vient le régime de Mars, ami de Vénus, qui dure jusqu'à la couleur orangée, représentée par l'aurore, avant couriere du soleil. Phœbus, frère de Diane, paraît enfin sous la couleur de pourpre. Les Poètes ont feint que Diane sa sœur servit de sage-femme à sa mère Latone lorsqu'elle mit le soleil au monde, parce que le rouge, vrai or et vrai soleil des Philosophes, ne paraîtrait jamais, si le blanc ou Diane n'avait paru auparavant. L'on ,voit par-là combien les Mythologistes se trompent dans les explications arbitraires qu'ils donnent de la Fable, qui n'est qu'une allégorie multipliée du Grand Œuvre. L'Adepte est seul capable de donner aux fables la véritable explication qui leur convient. Les incestes, les adultères, et les autres crimes que les Poètes ont imputés aux Dieux, ne seront alors que des opérations de la science hermétique, personidéifiées, pour allégoriser tout ce qui se fait successivement dans le Grand Œuvre. Les Souffleurs et les Chymistes vulgaires ne se trompent pas moins lourdement lorsqu'ils travaillent sur les métaux communs, dans la pensée qu'ils parviendront au magistère par leur moyen. Car quoique d'eux soit l'entrée de notre œuvre, dit le bon / Trévisan, et que notre matière, par tous les dits des Philosophes, doit être composée de vif-argent, et vif-argent n'est en autres choses qu'es métaux... Toutefois ne sont-ils pas notre pierre tandis qu'ils demeurent en forme métallique; car il est impossible qu'une matière ait deux formes. Notre pierre est une forme digne moyenne entre métal et mercure. Le même Auteur parle fort au long des métaux dans son Ouvrage sur la pierre, auquel, pour cette raison, il a donné le titre de Philosophie des métaux. Les Chymistes et Métallurgistes dissent que les métaux ont des maladies; j'en ai fait le détail dans l'article LEPRE. Métempsycose. Translation de l'âme d'un être vivant dans le corps d'un autre être qui n'était vivant qu'en puissance. On dit que Pythagore avait puisé le sentiment de la Métempsycose chez les Prêtres d'Egypte, et cela est vrai; mais les sectateurs de la Philosophie hermétique prétendent qu'on a mal expliqué ce système de Pythagore, et qu'on lui a prêté un sens qu'il n'avait pas. Les Sages d'Egypte apprirent à Pythagore la transmutation métallique, que ce Philosophe traita ensuite énigmatiquement dans ses Ouvrages. Ceux qui n'étaient pas au fait du Grand Œuvre entendirent tout ce qu'il avait écrit Selon le sens que la lettre présentait, et non selon l'esprit. L'idée de Pythagore n'était autre que de donner à entendre que l'esprit, ou ce qui constitue l'âme des métaux parfaits, passait par la transmutation dans le plomb, le fer et les autres métaux imparfaits, et les rendait autres qu'ils n'étaient auparavant. Ol. Berrichius.

Les Académiciens n'entendaient pas par Métempsycose la translation de l'âme intellectuelle de l'homme dans le corps d'un autre homme, d'un animal, ou d'une plante; mais seulement la translation, ou plutôt la conversion de l'âme animale, élixirielle, en une autre, pour lui donner la vie animale; c'est de cette façon que la nature agit sans cesse. La dissolution du corps des animaux laisse évaporer les esprits volatils de cet animal, l'esprit fixe se mêlant avec ceux de la terre; les uns et les autres séparés de la substance terrestre qui les tenaient emprisonnés, agissent magnétiquement sur leurs semblables, qui agissent également de leur côté. La nature, par leur réunion, forme de nouveaux mixtes, ou semblables, ou différons, selon la matrice où ils se rencontrent. Des excrémens des animaux, ou de leurs corps tombés en putréfaction entière, des plantes se nourrissent, d'autres animaux se nourrissent de ces plantes, et par un cercle continuel, les uns se métamorphosent dans les autres; ce qui fait que rien ne périt dans le monde, et que son volume n'augmente pas, malgré l'augmentation possible et même réelle de ses individus spécifiques. Ainsi le loup peut être converti en agneau, l'agneau en loup; le foin en bœuf, le bœuf en homme, l'homme en foin, etc. Car l'élixir ou humide radical de chaque mixte, rempli des esprits de ce mixte, est appelé âme, parce que c'est le sujet immédiat de l'âme vivante, comme l'esprit en est la cause efficiente; c'est en ce sens que le grand monde est dit animé.

Métis. Jupiter, possesseur paisible de l'Olympe, après avoir foudroyé les Géants, épousa Métis, Déesse dont la connaissance était supérieure à celle de tous les Dieux et de tous les hommes. Mais dans le temps qu'elle était prête d'accoucher de Minerve, Jupiter instruit qu'elle était destinée à être mère d'un fils qui deviendrait le souverain de l'univers, avala la mère et l'enfant, afin qu'il pût apprendre d'elle le bien et le mal. Ce fut par le conseil de Métis que Jupiter fit prendre à son père Saturne un breuvage qui lui fit vomir, premièrement la pierre qu'il avait avalée, et ensuite tous ses enfants qu'il avait dévorés. Quelque temps après que Jupiter eut avalé Métis, il se sentit saisi d'une grande douleur de tête; il eut recours à Vulcain, qui d'un coup de hache lui fendit la tête. Minerve sortit toute armée par la blessure, et même dans un âge fort avancé. Voyez l'explication chymique de tout cela dans les Fables Egypt. et Grecques dévoilées, liv. 3, chap. 4 et 9.

Metopium. Galbanum. Blancard.

Métros. Pierre au rouge parfait.

Mettre. (Sc. Herm.) Lorsque les Sages disent dans leurs livres, mettez ceci, ajoutez cela, il ne faut pas croire qu'ils recommandent d'ajouter ou de mettre quelque chose d'étranger ou même d'analogue à ce qui a été mis une fois dans le vase; ils entendent seulement qu'il faut continuer de cuire le compost, à qui il ne manque rien que la coction, sans cesse entretenue jusqu'au blanc ou au rouge. METTRE dessous ce qui est dessus, et ce qui est dessus dessous. C'est ce que les Philosophes appellent convertir les éléments, changer les natures; c'est-à-dire, rendre volatil le fixe, et fixer le volatil.

METTRE AU MONDE. Expression qui signifie la même chose qu'enfantement , dont voyez l'article.

METTRE EN POUDRE. C'est dissoudre philosophiquement la matière de l'œuvre dans le vase. Cette dissolution se fait au moyen de la putréfaction; elle réduit le compost , dit Flamel, en une poudre impalpable, et aussi subtile que les atomes qu'on voit voltiger aux rayons du soleil.

Mezerœum. Espèce de plante qui est de la classe du lauréole; quelques-uns la nomment

Chamelée .

Micha et Michach. Cuivre, Vénus. Rullandus.

Micleta. Médicament propre à arrêter les hémorragies.

Microcosme. On donne ordinairement à l'homme ce nom, qui signifie petit Monde ; parce que l'homme est l'abrégé du grand. Les Philosophes le donnent aussi à leur magistère, parce qu'il contient disent-ils, toutes les vertus des choses supérieures et inférieures.

Midas. Roi de Phrygie, et fils de Cybele, chercha à gagner la bienveillance de Bacchus, en faisant bon accueil à Silène. Un jour que ce père nourricier du Dieu du vin s'était enivre, et dormait près d'une fontaine, Midas le fit lier avec une guirlande de rieurs. On le conduisit dans cet état au Palais du Roi, qui le traita parfaitement bien, et le fit ensuite mener à Bacchus. Ce Dieu fut charmé de le voir; et pour récompenser Midas, il lui offrit de lui accorder sans exception tout ce que ce Roi lui demanderait. Midas, sans trop de réflexion, demanda que tout ce qu'il toucherait fût changé en or. Bacchus lui donna cette propriété. Lorsque Midas voulut manger, il fut fort étonné de voir les viandes même qu'il touchait, changées en or, et par conséquent hors d'état d'en faire sa nourriture; et craignant de mourir de faim, il eut recours à Bacchus, et le pria instamment de le délivrer d'un don si funeste. Bacchus y consentit, et lui ordonna pour cet effet d'aller se laver dans le fleuve Pactole. Midas y fut, et communiqua aux eaux de ce fleuve la propriété qui lui était si onéreuse.

Il survint dans la suite un différend entre Apollon et le Dieu Pan, sur le chant et la musique. Midas fut choisi pour arbitre, et jugea sottement que Pan chantait mieux qu'Apollon. Ce Dieu, pour le punir d'avoir si mal jugé, lui fit croître les oreilles en forme d'oreilles d'âne. Voy. l'explication de cette fable dans le Livre II des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, ch. 5.

Midi. Soufre parfait des Philosophes. Ils lui ont donné ce nom, parce qu'ils l'ont appelé Soleil, et que cet astre est dans son plus haut degré lorsqu'il est au midi.

Miel. Dissolvant des Philosophes.

Mifres. Asphalte.

Migma. Mélange de différents simples, pour en former un médicament.

Milcondat. Sang de dragon.

Milieu du ciel. Quelques Auteurs Hermétiques ont appelé ainsi la matière dissolvante du grand œuvre, parce qu'ils disent que le vent a porté leur eau sèche, leur mercure, dans son ventre, et qu'il se trouve en principes dans l'air.

MILIEU ENTRE LA MINE ET LE MÉTAL. C'est la matière de l'œuvre. Milieu pour réunir les teintures, c'est le mercure philosophique. Milieu entre le métal et le mercure, c'est le soufre parfait.

Militaris , ou Stratiotes . Joubarbe aquatique, ainsi nommée de sa vertu pour arrêter le sang des blessures. On a aussi donné le même nom à la plante connue sous celui de Mille-feuilles.

Mina ou Mna. Suivant Dioscoride, c'était autrefois un poids de seize onces, ou 128 dragmes. La mine Attique pesait douze onces et demie, la Romaine douze onces, et celle d'Alexandrie vingt onces, ou 160 dragmes. Blancard .

Mine. Matière de laquelle se forment les métaux et les minéraux dans les entrailles de la terre. Cette matière, suivant les principes de la Philosophie Hermétique, n'est d'abord qu'une vapeur que les éléments poussent avec l'air et l'eau dans les entrailles de la terre. Le feu central la sublime vers la superficie; elle se digère et se cuit avec le soufre qu'elle rencontre, et suivant le degré de pureté du mélange et de la matrice, les métaux se forment plus ou moins parfaits.

MINE DE FEU CELESTE. Magistère au rouge, ou soufre des Philosophes. Que celui qui a eu le bonheur de parvenir à faire cette mine de feu céleste , dit d'Espagnet, qu'il la conserve bien précieusement. Il n'y a rien dans le monde de si excellent.

Minéral. Mixte participant des principes des métaux. Les minéraux métalliques sont composés de parties très simples et homogènes, ce qui en rend le mélange très fixe, et presque incapable de corruption. Leur base est une terre grossière et vitrifiable; et comme ils n'ont pas des organes de même que les végétaux et les animaux, ils se forment par simple accrétion, et ont tous une même forme, ou, pour mieux dire, n'en ont point de déterminée, comme l'a chaque espèce des deux autres règnes de la Nature. Ils ont cependant aussi une semence, mais la même pour tous, qui ne consiste pas dans l'assemblage de diverses parties, mais dans un sujet très simple, auquel sont conjointes et adhérentes beaucoup d'autres parties qui en constituent la forme apparente.

Il entre trois ingrédients dans le composé minéral, une semence, une humidité onctueuse qui s'y attache, et enfin un humide mercuriel qui l'augmente et le nourrit. La semence est la même pour tous les minéraux et les métaux; mais comme tous les enfants que ferait un même homme avec une ou plusieurs femmes, seraient presque tous différents.

Les minéraux différent aussi entre eux, selon la matrice où la semence est déposée et prend accroissement. La nourriture et les différentes proportions des ingrédients qui entrent dans le mixte en constituent la diversité. Beccher explique fort au long la nature des minéraux dans sa Physica subterranea, et personne avant lui ne l'avait fait d'une manière plus vraisemblable.

Les Philosophes disent que leur matière est minérale : elle l'est en effet; mais il ne faut pas s'imaginer qu'ils tirent leur mercure d'aucun minéral tel qu'il puisse être, excepté, comme dit Philalèthe, du premier principe des sels, mais qui n'est cependant point sel, ni n'a aucune forme de sel. En vain les faux Adeptes emploient-ils donc les minéraux, les marcassites et les sels, tant des végétaux que des minéraux, ni les sels borax, les sels gemme, le nitre, l'alun, le vitriol et les attramens, ils n'en retireront que de la cendre et la perte de leurs peines et de leurs biens. Il est surprenant que tous les Philosophes répétant sans cesse que leur matière ou leur mercure ne se tirent point de ces choses, il se trouve cependant un si grand nombre de gens qui ne veuillent pas les croire. Leur matière est minérale, mais elle est en même temps végétale et animale, et ne se tire cependant d'aucun de ces trois règnes en particulier, parce qu'elle les renferme tous, en étant le principe et la base.

Minerve. Les Egyptiens avaient mis une Minerve au nombre de leurs grands Dieux, et elle était révérée particulièrement à Saïs. Ils disaient qu'elle était femme de Vulcain, le plus ancien et le premier de tous leurs Dieux. Les Libyens la disaient fille de Neptune et du lac de Tritonidé, et que Jupiter l'avait adoptée pour sa fille. Mais les Grecs débitaient qu'elle était proprement fille de ce père des Dieux. Jupiter, disaient-ils, après la guerre des Titans, se voyant, du consentement des autres Dieux, maître du Ciel et de la Terre, épousa Métis, qui passait pour la plus sage et la plus prudente fille qui fût dans le monde : mais la voyant prête d'accoucher, et ayant appris du Ciel qu'elle allait mettre au monde une fille d'une sagesse consommée, et un' fils à qui les Destinées réservaient l'Empire du monde, il la dévora. Quelque temps après se sentant une grande douleur de tête, il eut recours à Vulcain, qui d'un coup de hache lui fendit le cerveau, d'où sortit Minerve toute armée, sous la forme d'une jeune fille d'un âge fait, de sorte qu'elle fut dès lors en état de secourir son père dans la guerre des Géants où elle se distingua beaucoup. Sur la fin dû combat elle trouva Bacchus très maltraité, mais palpitant encore; elle le releva, le présenta à Jupiter, qui lui redonna ses forces et sa vigueur. Minerve eut dispute avec Neptune à qui aurait la préférence pour nommer la ville d'Athènes; Minerve l'emporta par le jugement des douze grands Dieux. Elle priva Tirésias de la vue, parce qu'il avait eu la témérité de la regarder nue dans le bain. Vulcain voulut faire violence à cette Déesse; mais elle se défendit si bien, que sans souffrir aucun affront, Vulcain devint père d'Ecricthonius, et la Terre sa mère. Minerve ayant pris l'enfant, qui était contrefait, l'enferma dans une corbeille et le fit nourrir.

Vulcain, Minerve et Prométhée avaient un autel commun; et aux solenmités des uns et des autres on portait des flambeaux et des torches allumées, avec des corbeilles. La chouette, le dragon et le coq lui étaient consacrés.

Minerve est ordinairement représentée le casque en tête, une pique d'une main, et un bouclier de l'autre, avec l'égide sur la poitrine. Cette Déesse fut la protectrice des Héros; Hercule et Ulysse l'éprouvèrent dans toutes les occasions. La raison en est que ce sont tous des Héros chymiques, et que cette Déesse était dans la même catégorie; ce qui a fait dire qu'il tomba une pluie d'or à Rhodes le jour de sa naissance. Voyez l'explication de toutes ces fictions dans les Fables Egypt. et Grecques dévoilées, liv. 3, chap. 9 et liv. 6.

Par Minerve armée les Chymistes entendent ordinairement leur mercure. Quand la Fable dit qu'elle naquit du cerveau de Jupiter par un coup de hache que lui donna Vulcain, c'est le mercure qui se sublime par la coction que fait le feu, ou Vulcain. Les Philosophes s'expriment dans le même sens de la Fable, lorsqu'ils disent qu'il faut frapper du glaive, du sabre, du couteau, pour faire sortir l'enfant du ventre de sa mère. C'est comme s'ils disaient : cuisez la matière de l'œuvre pour la pousser au degré de perfection dont elle est susceptible.

Minière. Les Philosophes donnent le nom de minière à plusieurs choses. Us appellent de ce nom la matière d'où ils savent extraire leur mercure, et alors ils la nomment proprement minière de leur mercure; mais ordinairement lorsqu'ils disent simplement notre minière, ou la minière des métaux, ils entendent alors leur mercure animé, ou, ce qui est la même chose, leur matière après la putréfaction dans la médecine du premier ordre, parce que c'est dans la putréfaction que se fait la réunion du corps et de l'esprit. Philalèthe dit que Parier des Sages est la minière de leur or, et que leur aimant est la minière de leur acier.

Plusieurs Adeptes ont appelé minière leur soufre, parce que ce corps rouge est le principe et le commencement de leur teinture et de leurs métaux. Leur minière blanche est leur magistère au blanc, et leur minière rouge est leur pierre au rouge dans le premier œuvre.

Ministere. Mercure dissolvant des Sages. Ils l'ont quelquefois appelé premier ministere, parce qu'il faut commencer l'œuvre par la purification des matières, et que c'est dans cette purification que se forme le mercure des Philosophes.

Minium. Soufre rouge, ou minière de feu céleste.

Minos. Fils de Jupiter et d'Europe, épousa Pasiphaé, fille du Soleil. Il était Roi de Candie, et eut guerre' entre autres contre les Athéniens. Après les avoir vaincus, il les obligea de lui envoyer tous les ans pour tribut sept jeunes garçons des premiers de la République, pour combattre le Minotaure dont Pasiphaé était accouchée, et qu'il avait renfermé dans le labyrinthe que Dédale avait construit. Thésée à qui le sort était échu pour combattre ce monstre, le vainquit et s'en retourna triomphant à Athènes. La Fable nous représente Minos comme un Juge si intègre, que Pluton le choisit, avec Eaque et Rhadamante, pour juger les morts, et les envoyer aux Champs Elysées, ou au Tartare. Voyez les Fables Egypt. et Grecques dévoilées, liv. 3, c. 14, § 5.

Minotaure. Monstre ayant la forme humaine depuis la tête jusqu'à la ceinture, et le reste du corps comme celui d'un taureau. Pasiphaé, femme de Minos, le mit au monde, et Minos le fit enfermer dans le labyrinthe, où on le nourrissait de chair humaine. Thésée, fils du Roi d'Athènes, qui avait été envoyé pour le combattre, gagna les bonnes grâces d'Ariadne,

fille de Minos, à laquelle Dédale qui avait construit le labyrinthe, avait découvert le moyen d'en sortir. Elle donna à Thésée un peloton de fil au moyen duquel il trouva l'issue, après avoir vaincu le Minotaure. Voyez ces fictions expliquées dans les Fables Egyptiennes et Grecq. dévoilées, liv. 3, c. 14, § 5 et liv. 5, c. 22.

Mirabilis Peruviana. Solanum odorant, ainsi nommé de la variété admirable des fleurs dé cette plante.

Miracle de l'Art. C'est la poudre de projection au blanc et au rouge, ainsi nommée de ce que l'Art ne peut rien faire de plus parfait pour la santé du corps humain, et pour la transmutation des métaux en or.

Misadir ou Misatis. Sel armoniac.

Misal. Lait aigre.

Misatis. Voyez MISADIR .

Missadam. Mercure ou argent-vif.

Misserassi. Talc, plâtre.

Misy. Matière minérale, espèce de chalcitis qui participe du vitriol. Sa substance est dure, luisante et brillante de couleur or. On. la trouvait autrefois dans les mines de cuivre de Chypre, suivant Dioscoride; aujourd'hui on ignore ce que c'est. Blanchard dit que c'est une espèce de rouille qui naît sur le chalcitis, comme le vert-de-gris sur le cuivre.

Mixadir. Sel armoniac.

Mixte. Assemblage de plusieurs corps homogènes ou hétérogènes. On peut réduire tous les mixtes à trois classes, dans le système que tout est composé de terre et d'eau. La première renferme les mixtes faits d'eau et d'eau, la seconde ceux qui sont constitués' de terre et de terre, et la troisième ceux qui ont pour principes la terre et l'eau. Les deux dernières classes contiennent les trois règnes de la Nature, l'animal, le végétal et le minéral. Dans ces trois règnes les mixtes même de chaque règne sont différents, selon la différence des proportions du mélange. Dans le règne minéral le mélange se fait par la seule accrétion, parce que toutes ses parties constituantes sont presque similaires entre elles. Les végétaux se font par accrétion, altération, digestion et végétation, à cause 'de leurs parties dissimilaires, de même que le règne animal, qui, outre l'accrétion, etc. du règne végétal, requiert encore l'action et l'union de ce que nous appelons âme .

Le mélange qui forme le corps des animaux consiste dans l'union; celui des végétaux, dans la coagulation; celui des minéraux dans la fixation. Bêcher .

Mixtion. Tout composé des différentes parties de plusieurs choses comme confondues ensemble. Les Philosophes Spagyriques se servent assez indifféremment des termes d'ingression, submersion, conjonction, connexion, complexion, composition , au lieu de mixtion , pour tromper les curieux ignorants; et ils définissent la mixtion une union des miscibles altérés, conjoints par tous les côtés de leurs plus petites parties. Par miscibles ils entendent les éléments. Pantheus Venetus .

Mna. Voyez MINA .

Mnémosyne. Fille du Ciel et de la Terre, eut de Jupiter les neuf Muses. Voyez l'article des

Muses .

Mois Philosophique. Les Chymistes Hermétiques font leurs mois de quarante jours, qui est le temps de la putréfaction de la matière. Mais ils disent que le mois est un période qui imite le mouvement de la Lune; c'est pourquoi quelques-uns le font de f trente, d'autre de quarante jours. On l'appelle philosophique , parce que les Philosophes Hermétiques le comptent ainsi pour le temps de leur opération. Il ne faut cependant pas s'imaginer qu'ils entendent par-là quarante jours naturels, il en faut beaucoup moins; mais ils s'expriment ainsi énigmatiquement pour le temps, comme pour la matière et pour le vase. Voyez . TEMPS .

Moisson. Les Adeptes disent : le temps de la moisson est arrivé , pour signifier que l'œuvre Hermétique est achevé, que la poudre de projection est parfaite, et que par l'usage qu'on peut en faire en transmuant les métaux imparfaits en or ou en argent, on recueille les fruits des travaux qu'on a essuyés.

Molhorodam. Sel gemme.

Molibdena. Mine de plomb.

Molipdides. Pierre de Saturne ou de plomb.

Mollification. Même chose que solution, trituration, putréfaction.

Mollugo. Espèce de gratteron, dont la graine ne s'attache pas aux habits.

Moly. Homère a parlé du Moly comme d'une plante de grandes vertus, et dit que Mercure en fit présent à Ulysse quand il fut dans l'île où Circé faisait son séjour. Elle s'était formée, dit la Fable, du sang d'un Géant qu'on avait tué. Nos Botanistes ont donné le nom de Moly à une espèce d'ail qui ne diffère guère de l'ail commun, que parce qu'elle n'a point de mauvaise odeur. Elle pousse de sa racine cinq feuilles longues d'un pied ou d'un pied et demi, larges de deux ou trois doigts, épaisses, pointues, vertes; mais couvertes souvent d'une poudre qui s'en sépare facilement : il s'élève entre elles une tige à la hauteur de trois ou quatre pieds, ronde, nue, verte, creuse, portant en son sommet une ombelle ou bouquet de petites fleurs à six ou sept feuilles pointues, disposées en rond, blanches ou rougeâtres. Après qu'elles sont passées, il paraît des petits fruits triangulaires, divisés intérieurement en trois loges, qui contiennent des semences presque rondes, noires, ressemblantes à celles de l'oignon. Sa racine est bulbeuse, grosse ordinairement comme le poing, noire en dehors, blanche en dedans.

Molybdaena. Plante appelée Persicaire. Molybdœna est aussi un nom donné à la litharge, et à la mine de plomb.

Monde (Petit). Pierre parfaite des Philosophes, ainsi appelée de ce qu'ils disent qu'elle renferme toutes les propriétés du grand monde, et qu'elle en est comme l'abrégé.

Mondification. Préparation des matières crues dont les Philosophes extraient leur mercure. Cette préparation est la première opération de l'œuvre et précède celle de la parfaite préparation. Elle consiste dans la

séparation des parties pures d'avec les impures, et des parties sulfureuses, combustibles et arsenicales d'avec les mercurielles proprement dites. Quelques-uns ont appelé cette mondification, purification, rectification, administration. Le signe qui indique cette mondification parfaite, est une couleur céleste, blanche, éclatante de la matière, et ressemblante à celle du plus bel argent.

Montagne. Les Philosophes ont donné ce nom aux métaux par comparaison. Nos corps (dit Riplée, 2, part.) ont pris leurs noms des planètes, ce qui les a fait nommer à bon droit montagnes, par comparaison d'où l'Ecriture dit, lorsque l'eau se tourmentera et se troublera, les montagnes se précipiteront au fond de la mer.

Quelquefois les Alchymistes ont entendu par le terme de Montagne, leur vase, leur fourneau, et toute matière métallique.

Mora Bacci, Mora Bâti, ou Mora Vacinia et Vaccinia. Buisson.

Morfondement. Etat de la matière des Sages entre les mains d'un mauvais Artiste, et non le défaut du feu de charbons ou autres matières pour la faire agir, comme l'a interprété l'Auteur du Dictionnaire Hermétique.

Mort. Dans le sens chymique, est l'état actuel de la putréfaction des mixtes; et la régénération est leur résurrection. C'est pourquoi ils distinguent deux états de Mort. L'un la mort absolue, qui est une séparation essentielle, et la perte des racines et de la forme intime du mixte, incapable après cette mort de reprendre sa première forme. L'autre état est celui de la mort accidentelle, qui n'est qu'une séparation des excréments, sans altération des racines pures, et de la forme intrinsèque qui contient l'idée du mixte. Cette mort est celle du grain dans la terre avant qu'il germe; de la semence dans la matrice, et de tout ce qui se renouvelle par la génération.

Mort des Eléments. (Sc. Herm.)

Changement de la forme apparente de la matière du magistère; telle, par exemple, qu'est cette matière en terre après la solution : c'est ce que .les Philosophes appellent conversion des éléments.

Mortier. Mercure ou dissolvant des Philosophes, ainsi nommé de ce que par son moyen l'or des Sages ou le corps dissoluble se réduit en poudre impalpable, et ressemblante, dit Flamel, aux atomes qui voltigent aux rayons du soleil.

Mortification. En termes de chymie, est une espèce de pulvérisation qui dispose les corps mortifiés à une nouvelle génération; telle est celle des semences des végétaux, que l'on met dans la terre pour les faire germer et pousser de nouveaux jets semblables à ceux qui les avaient produits. C'est à cet égard que l'on a fait l'axiome, la corruption d'un corps, est le commencement de la génération d'un autre; car il est démontré qu'il ne se fait point de génération qui n'ait été précédée de mortification. On a donné à cette espèce de corruption le nom de mortification, parce que cette putréfaction se faisant lentement, les semences semblent mourir. Elle diffère de la putréfaction proprement dite, en ce que celle-là n'est que pour un temps; et qu'elle n'est pas une vraie corruption ou pourriture, à laquelle la génération de la même espèce de plantes ou d'animaux ne succède jamais. Dans la mortification, l'humide radical de la terre dans les végétaux, et celui de la semence dans les animaux, domine pour un temps la chaleur innée et vivifiante; mais, au bout d'un temps, cet esprit igné, aidé de la chaleur externe, reprend de nouvelles forces et, dominant à son tour l'humide radical, achevé la génération.

Mortifier. Voyez. CUIRE LA MATIERE . C'est aussi changer la forme extérieure d'un mixte, comme on fait celle du mercure en le rendant fixe de volatil qu'il était.

Mosardegi. Plomb.

Mosel. Jupiter, étain. Ce terme, dans quelques Chymistes, signifie du mercure.

Moot. Même chose qu'Eudica.

Moulin des Sages. C'est le dissolvant des Philosophes. Ils lui ont donné ce nom par la même raison qu'ils l'ont appelé Marbre, Crible, Mortier, dont voyez les articles.

Mourir. Ce terme a deux sens dans les ouvrages des Philosophes. Il se prend pour faire tomber en putréfaction et en dissolution, afin de procurer une nouvelle vie à l'enfant philosophique. Il l'entend aussi de la fixation du volatil, après la volatilisation. Ce qui a fait dire à Philalèthe, il faut dessécher la matière et la fixer; alors elle sera morte. On la fermente ensuite, et le ferment qui est son âme la revivifiera.

Moyen. Pour joindre et unir les teintures . C'est le mercure des Philosophes.

MOYEN DISPOSITIF . Magistère au blanc.

Moz. Myrrhe.

Mozhacuinia. Mercure des Sages.

Mu. Meum.

Mucago. Mucilage.

Mucarum et Mucharum. Nom barbare donné au sirop de rosés, et à leur infusion.

Multiplication. Opération du grand œuvre au moyen de laquelle on multiplie la poudre de projection, soit en qualité, soit en quantité à l'infini, selon le bon plaisir de l'Artiste. Elle consiste à recommencer l'opération déjà faite mais avec des matières exaltées et perfectionnées, et non avec des matières crues comme auparavant. Tout le secret, dit un Philosophe, est une dissolution physique en mercure, et une réduction en sa première matière. Pour cet effet, les Philosophes prennent la matière cuite et préparée par la Nature, et la réduisent en sa première matière, ou mercure philosophique d'où elle a été tirée.

Pour avoir une pleine connaissance de cette opération, il faut observer cinq choses. 1°. Que les Adeptes réduisent les années en mois, les mois en semaines, les semaines en jours, les jours en heures, etc.

2°. Les Philosophes ont pour axiome que toute chose sèche boit avidement l'humidité de son espèce.

3°. Que le sec agit alors plus promptement sur son humide qu'il ne faisait auparavant.

4°. Que plus il y a de terre et moins d'eau, plutôt la solution se fera.

5°. Que toute solution se fait suivant la convenance, et que tout ce qui dissout la Lune, dissout aussi le Soleil.

Murpur. Cuivre, Vénus.

Musadir. Sel armoniac.

Musée. Ancien Poète Grec, l'un des premiers qui ait porté les Fables Egyptiennes dans la Grèce.

Muses. Les Muses, au nombre de neuf, sont communément regardées comme filles de Jupiter et de Mnémosyne. Diodore de Sicile dit que les Muses ne différaient point des Chanteuses qui accompagnèrent Osiris dans ses conquêtes en Orient. On ne pouvait mieux représenter leur origine et leurs occupations que l'a fait Hésiode dans sa Théogonie . Apollon a toujours été regardé comme présidant à l'assemblée des Muses; et rien n'est si charmant que ce qu'on dit des concerts du Parnasse où ce Dieu présidait, et où elles chantaient d'une manière capable de charmer les hommes et les Dieux. Hercule a aussi passé pour leur conducteur; et c'est dé-là que lui est venu le nom de Musagete . Les Muses furent aussi regardées comme des Déesses guerrières; et on les a souvent confondues avec les Bacchantes, parce qu'en effet elles n'en différaient point. Plutarque nous apprend même qu'on leur faisait des sacrifices avant que de donner bataille.

Un jour de mauvais temps, dit la Fable, les Muses se mirent à l'abri chez Pyrenée : il les trouva de son goût, et voulut leur faire violence; elles demandèrent des ailes aux Dieux, pour s'échapper de ses mains. Elles les obtinrent; elles prirent la fuite, et il perdit la vie en les poursuivant.

Les Alchymistes regardent les Muses comme le symbole des parties volatiles de la matière de l'œuvre Hermétique. On peut en voir les raisons dans le livre 3, ch. 14, § 3 des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.

Muzadir. Sel armoniac.

Myacantha. Petit arbrisseau appelé Brusc.

Myosotis. Plante nommée Oreille-de-souris.

Myrrha. Fille de Cyniras, devint amoureuse de son propre père, avec lequel elle commit un inceste par le stratagème de sa nourrice qu'elle avait mise dans sa confidence. Son père ayant découvert le fait, chassa Myrrha, qui se réfugia dans l'Arabie, où elle fut changée en l'arbre qui porte la myrrhe, et y mit au monde Adonis le fruit de ses amours. Voyez les Fa- bles Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 4, ch. 4. Mystère. Opération ou confection du Grand Œuvre, ainsi appelé de ce que tous les Philosophes en font un mystère qu'ils ne découvrent qu'à leurs plus intimes amis. Quelques-uns ont donné le nom de Mystère à la première matière de l'œuvre, parce que c'est elle qu'ils ont le plus cachée dans tous leurs ouvrages. Mystrum. Mesure des Anciens. La grande contenait trois onces d'huile; la petite six dragmes.

 

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