O...

 

O. Pris simplement est un caractère chymique qui signifie l'alun; lorsqu'il est coupé horizontalement par le milieu ou par son diamètre, il indique le sel commun : s'il est coupé perpendiculairement, c'est le nitre. Un O coupé horizontalement avec un point au dessus et au dessous de la ligne, dénote aussi le sel commun. Un O avec une flèche qui lui touche par le côté opposé au fer, signifie le fer, l'acier, Mars. Deux O réunis par un chevron en forme de paires de lunettes, veut dire aimant. Un O surmonté d'une croix c'est l'antimoine si la croix est au-dessous, c'est Vénus ou le cuivre. Deux O réunis par une ligne perpendiculaire ou horizontale, marque l'arsenic. Trois O placés en triangles signifient huile. Deux O auprès l'un de l'autre avec un trait montant à chacun, dit jour. Un O surmonté d'une demi-lune et une croix au dessous, veut dire mercure, argent-vif. Un O avec un point au milieu, signifie l'or. Voici tous ces caractères avec ceux où l' O rentre comme partie principale.

Acier, Fer ou Mars. Alun. Antimoine. Argent-vif ou Mercure. Arsenic. Arsenic. Cinabre. Cire. Cuivre, Vénus. Cuivre calciné, ou Aes ustum. Cuivre calciné. Cuivre calciné. Digérer. Esprit. Feu de roue. Huile.  Jour. Mars. Mercure précipité. Mercure sublimé.  Nitre. Or ou Soleil. Orpiment. Poudre. Purifier. Réalgar. Safran de Mars. Sel alkali. Sel armoniac. Sel gemme. Soufre noir. Sublimer. Verdet, ou Vert-de-gris. Verre. Vitriol.(Pour les symboles, se reporter à la section " Promenade des documents ").

Oabelcora. Cucurbite. Planiscampi.

Obac. Sel armoniac.

Obelchera ou Obeikera. Cucurbite.

Obrizum. Or calciné en couleur brune.

Ocab. Sel armoniac.

Océan. Fils de Cœlus et de Vesta, fut regardé comme un Dieu et le père des Dieux. Il épousa Thétis, et en eut beaucoup d'enfants, les fleuves, les ruisseaux, Protée, Ethra, femme d'Atlas, Perse, mère de Circé, une. infinité de Nymphes. Quelques Anciens disaient Océan, fils du Ciel et de la Terre. Homère parie beaucoup des fréquents voyages des Dieux chez Océan. Les Philosophes ont donné le nom d'Océan et de Mer à leur eau mercurielle, principe des Dieux chymiques et Hermétiques. Avec la partie fixe de l'œuvre, elle enfante en se volatilisant toutes ces Nymphes qu'on dit être filles d'Océan. C'est avec elles que Saturne, Jupiter et les autres Dieux ont commerce, et desquelles naissent les Héros de la Fable, comme on peut le voir dans mon Traité des Fables Egypt. et Grecq. dévoilées.

Occident. Nom que quelques Chimistes ont donné à la matière de l'œuvre en putréfaction. C'est la dissolution du Soleil Hermétique; on l'appelle Occident, parce que ce Soleil perd alors son éclat, comme le Soleil céleste nous prive de sa lumière lorsqu'il se couche. Quand la couleur blanche se manifeste après la noirceur de la matière putréfiée, on l'a appelée Orient, parce qu'il semble que le Soleil Hermétique sort alors des ténèbres de la nuit.

Occulte. Soleil des Philosophes caché dans le ventre de la magnésie. C'est ce Soleil, dit Philalèthe, que nous honorons, parce que sans lui notre arcane ne pourrait être dépouillé de ses imperfections. Mais ce Soleil n'est pas l'or vulgaire, les Sages seuls le voient, le sentent, l'aperçoivent et le connaissent Et ce Soleil, ajoute-t-il, ne saurait perfectionner notre teinture par lui seul; il a besoin du secours de la Lune, qui le subtilise et le rende volatil, en le purifiant de ses impuretés. Cette Lune est la mère et le champ dans lequel on doit semer notre Soleil. Rendre l'occulte manifeste, c'est extraire le mercure de sa minière; c'est aussi cuire la matière en putréfaction, jusqu'à ce que la blancheur, et les autres couleurs succédantes se manifestent. Faire le manifeste occulte et l'occulte manifeste; ces expressions ne signifient autre chose que dissoudre le fixe dans l'eau mercurielle volatile, pour le volatiliser ensuite.

Occupation. Mélange du corps parfait avec la matière dont il a été composé par poids et mesure dans un vase convenable, et à un feu philosophique.

Ochema. Toute liqueur ou véhicule avec lequel on mêle les médicaments.

Ochrus, Ochrum, Ochra. Pois de la petite espèce; espèce de légume.

Ocob, Ocop, Otop. Sel armoniac.

Ocypeté. Une des Harpies. Voyez HARPIES .

Ocyroé. Nymphe, fille du Centaure Chiron. Voyez CHIRON , et les Fables dévoilées, liv. 3, ch. 7.

Odeur. Les Philosophes disent que l'on distingue la matière de leur Art à son odeur; qu'elle a celle d'assa-fœtida, celle des tombeaux et des sépulcres. Mais il ne faut pas l'entendre de la matière crue, et considérée avant sa première préparation. Nicolas Flamel nous apprend que l'Artiste ne sent pas cette mauvaise odeur, à moins qu'il ne brise ses vaisseaux; ce qui indique qu'ils parlent alors du temps où cette matière est en putréfaction. Car le même Auteur dit que l'Artiste la juge telle, parce qu'elle est dans un état de mort, comme un cadavre dans son tombeau. C'est pourquoi Morien dit qu'elle a l'odeur des cadavres. Raymond Lulle qui s'exprime aussi dans ce sens-là, nous avertit qu'il succède une odeur si suave à cette mauvaise, qu'elle attire SU tous les oiseaux des environs sur le H; haut de la maison : c'est-à-dire, que la matière se volatilise après la putréfaction, et monte au haut du vase, pour se précipiter ensuite dans la mer II des Philosophes.

Œdipe. Fils de Laïus et de Jocaste. Son père ayant appris de l'oracle qu'il mourrait de la main de son fils, le fit exposer afin qu'il pérît. Un Berger ; 'l'ayant trouvé suspendu par un pied à un arbre, le délia, et le porta au Roi de Corinthe. La Reine, qui n'avait point d'enfants, l'adopta et le nourrit. Quand il fut grand, il apprit de l'Oracle qu'il aurait des nouvelles de ses parents s'il allait dans la Phocide. Il se mit en chemin, et ayant rencontré son père, il le tua sans le connaître. Arrivé à Thèbes, il devina et donna la solution de l'énigme que Sphinx avait proposée; Jocaste, qui devait être la récompense de celui qui résoudrait cette énigme, fut adjugée et mise entre les mains d'Œdipe qui l'épousa, et en eut deux fils, Ethéocle et Polynice, avec deux filles, Antigone et Ismene. Œdipe reconnut ensuite ses crimes, et se creva les yeux. Voyez les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, liv. 3.

Œnée. Père de Déjamre, fut tué par Hercule, qui épousa sa fille. Voyez DÉJANIRE .

Œno. L'une des filles d'Anius, obtint de Bacchus le pouvoir de changer tout ce qu'elle voudrait en bled, huile et vin. Voyez les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, liv. 3, chap. 14, §2.

Œnolœum. Mélange d'huile et de vin.

Œnomaua. Père d'Hippodamie, ayant appris de l'oracle que son gendre le ferait périr; pour éviter ce danger et se défaire de tous ceux qui courtisaient sa fille, il leur déclara qu'il ne la donnerait qu'à celui qui le vaincrait à la course du char. L'amant devait passer devant, et Œnomaiis le poursuivait la lance à la main pour le tuer, s'il ne remportait pas la victoire suivant les conventions. Œnomaus en avait déjà fait périr plusieurs, lorsque Pélops, qui n'en fut point intimidé, se présenta pour entrer en lice. Mais il usa de supercherie; il gagna Myrtile, cocher d'Œnomaiis, et l'engagea à faire briser le char de ce Prince, qui périt dans la chute; et Pélops obtint Hippodamie. Voyez les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 6, Fatalité 4.

Œnomel. Vin miellé.

Œnone. Nymphe qui faisait son séjour sur le Mont Ida. Elle se prit d'amour pour Paris dans le temps qu'il n'était encore que berger, avant qu'il eût adjugé la pomme d'or à Vénus. Cette Nymphe lui prédit qu'il serait la cause de la ruine de son pays. Quand Paris fut blessé au siège de Troye, il se fit transporter sur le Mont Ida auprès d'Œnone, et expira entre ses bras. Elle en eut tant de chagrin, qu'elle mourut de douleur. Voyez le livre 6 des Fables Egypt. et Grecq. dévoilées.

Œnopion. Fils d'Ariadne et de Thésée. Voyez ARIADNE .

Œnothera. Plante appelée Lysimachia.

Œta. Montagne devenue célèbre par la mort d'Hercule, et sa sépulture. Voyez les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 5, ch. 1.

Œuf des Philosophes. (Sc. Herm.)

Un grand nombre de Chymistes s'est imaginé que les Sages appelaient œuf des Philosophes, le vase dans lequel ils renferment leur matière pour la cuire; et ils lui ont donné en conséquence la figure d'un œuf. Quoique cette forme soit à la vérité la plus propre pour la circulation, ce n'est point-là l'idée ni le sens des Sages; ils ont entendu par les termes d'œuf des Philosophes, non le contenant, mais le contenu, qui est proprement le vase de la Nature, et cela même pendant la putréfaction; parce que le poulet philosophique y est renfermé, et que le feu interne de la matière excité par le feu extérieur, comme le feu interne As l'œuf excité par la chaleur de la poule, se ranime peu à peu, et donne la vie à la matière dont il est l'âme, d'où naît enfin l'enfant philosophique, qui doit enrichir et perfectionner ses frères.

Œuf signifie plus communément la matière même du magistère qui contient le mercure, le soufre et le sel, comme l'œuf est composé du blanc, du jaune et de la pellicule ou la coque qui renferme le tout. Cette matière est appelée œuf, parce que rien ne ressemble mieux à la conception et à l'enfantement de l'enfant dans le ventre de sa mère, et à la génération des poulets, que les opérations du magistère, et de la pierre philosophale; ce qui devrait servir de guide aux Artistes, et non les règles inventées de la Chymie vulgaire, qui détruit tout, au lieu d'édifier.

Raymond Lulle dit que la matière de l'œuvre s'accumule en forme d'œuf, lorsqu'elle se fixe : c'est pourquoi on lui a donné le nom œuf, lorsqu'elle est parvenue à la blancheur; quelques-uns pendant qu'elle est en putréfaction.

Œuvre. Les Philosophes comptent plusieurs œuvres, quoiqu'il n'y en ait proprement qu'une, mais divisée en trois parties. La première qu'ils appellent œuvre simple, est la médecine du premier ordre, ou la préparation de la matière qui précède la parfaite préparation, c'est l'œuvre de la Nature. La seconde partie appelée œuvre moyenne, est la préparation parfaite, la médecine du second ordre, l'élixir et l'œuvre de l'Art.

La troisième est la multiplication, et l'œuvre de l'Art et de la Nature.

La première préparation purge, mondifie les corps et les teint en apparence; mais sa teinture n'est pas permanente à la coupelle. La seconde opération, ou médecine du second ordre, mondifie et teint les corps d'une teinture permanente, mais sans beaucoup de profit.

La médecine du troisième ordre est proprement le Grand Œuvre. H demande plus de sagacité et d'industrie, et teint parfaitement les corps avec beaucoup de profit, parce qu'un grain seul convertit en or ou argent des millions de grains des métaux imparfaits. Philalèthe assure qu'il a expliqué fort clairement tout l'œuvre et son régime dans son ouvrage, qui a pour titre : Enarratio methodica Trium Gebri medicinarum, seu de vera confectione lapidis Phîlosophici; et ajoute à la fin de cet ouvrage que tout est renfermé dans ces quatre nombres 448, 344, 256, 224; qu'il est même impossible de réussir sans la connaissance de ces nombres. Je les ai mis ici pour la satisfaction de ceux qui voudront se donner la peine d'en chercher l'explication. Toutes ces opérations composent proprement ce qu'on appelle le Grand Œuvre, l'Œuvre des Sages. Ainsi nommé de son excellence par dessus toutes les autres productions de l'Art. Morien dit que c'est le secret des secrets que Dieu a révélé aux saints prophètes, dont il a mis les âmes dans son saint Paradis.

Le grand œuvre tient donc le premier rang entre les belles choses : la nature sans l'Art ne peut le faire, et l'Art sans la nature l'entreprendrait en vain. C'est le chef-d'œuvre qui borne la puissance des deux; ses effets Sont si miraculeux, que la santé qu'il procure et conserve, la perfection qu'il donne à tous les composés de la nature, et les grandes richesses qu'il produit, ne sont pas ses plus hautes merveilles. S'il purifie les corps, il éclaire les esprits; s'il porte les mixtes au plus haut point de leur perfection, il élevé l'entendement aux plus hautes connaissances. Plusieurs Philosophes y ont reconnu un symbole parfait des mystères de la Religion Chrétienne; ils l'ont appelé le Sauveur de l'humanité et de tous les êtres du grand monde, par la raison que la médecine universelle, qui en est le résultat, guérit toutes les maladies des trois règnes de la nature; qu'il purge tous les mixtes de leurs taches originelles, et répare par sa vertu le désordre de leur tempérament. Composé de trois principes purs et homogènes, pour ne constituer qu'une substance très supérieure à tous les corps, il devient le symbole de la Trinité; et les adeptes disent que c'est de là qu'Hermès en a parié dans son Pymandre, comme l'aurait fait un Chrétien. Leur élixir est originairement une partie de l'esprit universel du monde, corporifié dans une terre vierge d'où il doit être extrait pour passer par toutes les opérations requises avant d'arriver à son terme de gloire et de perfection immuable. Dans la première préparation il est tourmenté, comme le dit Basile Valentin, jusqu'à verser son sang; dans la putréfaction il meurt; quand la couleur blanche succède à la noire, il sort des ténèbres du tombeau, et ressuscite glorieux; il monte au ciel, tout quintessencié; de là, dit Raymond Lulle, il vient juger les vivants et les morts, et récompenser chacun selon ses œuvres; c'est-àdire, que les bons Artistes, les Philosophes, connaissent par les effets qu'ils ont bien opéré et cueillent les fruits de leurs travaux, pendant que les souffleurs ne trouvent que cendres et poussières, et sont condamnés au feu perpétuel de leurs fourneaux, sans pouvoir jamais réussir. Raymond Lulle ajoute que l'élixir a la puissance de chasser les démons, parce qu'ils sont ennemis de l'ordre, du concert et de l'harmonie, et qu'il remet les principes des choses dans un accord parfait; c'est en rétablissant cet accord, qu'il remet l'équilibre dans les humeurs du corps humain, et qu'il en guérit les maladies.

Toutes ces merveilles qui ont charmé le cœur des Philosophes, en éclairant leur esprit sur les plus obscurs et les plus mystérieux secrets de la nature, ont irrité l'esprit des ignorants, qui ne jugent de tout que par les sens. Us ont en conséquence aboyé contre ce trésor, dont ils ne pouvaient avoir la possession, et ont fait passer le Grand Œuvre pour une savante chimère, une rêverie, une illusion. Ils ne peuvent comprendre qu'une substance élémentaire puisse guérir toutes sortes de maux, quelque incurables que les Médecins ordinaires les aient déclarés; ils ne sauraient se persuader qu'elle puisse agir sur tous les corps d'une manière si étonnante, que du cristal elle fasse des diamants, du plomb elle fasse de l'or; et accusent les Philosophes d'impostures, lorsqu'ils assurent qu'ils l'ont fait et qu'ils en ont fait les expériences. Heureusement pour les Philosophes, des gens savants, bien reconnus pour tels, comme sont Beccher, Stahl, Kunkel, Borrichius, et tant d'autres, ont pris la défense du Grand Œuvre, et en ont soutenu la réalité et l'existence. Il n'est pas nécessaire, après ce qu'ils en ont dit, d'en faire l'apologie. On peut voir le Discours préliminaire qui se trouve à la tête des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.

Il faut que le grand œuvre soit une chose bien aisée à faire, puisque les Philosophes se sont tant appliqués à le cacher, et qu'ils l'ont appelé en même temps un amusement de femmes, et un jeu d'enfants. Lorsqu'ils ont dit que c'était un ouvrage de femmes, souvent ils ont fait allusion à la conception de l'homme dans le ventre de sa mère; parce que, suivant Morien, l'ouvrage de la pierre est semblable à la création de l'homme : premièrement, il faut la conjonction du mâle et de la femelle; en second lieu, la conception, puis la naissance, enfin la nourriture et l'éducation.

Le Grand Œuvre est aussi appelé mer orageuse, sur laquelle ceux qui s'embarquent sont exposés perpétuellement à faire naufrage, et cela à cause des grandes difficultés qui se rencontrent pour réussir parfaitement. On peut voir ces difficultés dans le Traité de Théobaldus de Hogelande, et dans le Traité de l'or de Pic de la Mirandole.

Oiseau. Les Philosophes ont pris assez ordinairement les oiseaux pour symbole des parties volatiles de la matière du grand œuvre, et ont donné divers noms d'oiseaux à leur mercure : tantôt c'est une aigle, tantôt un oison, un corbeau, un cygne, un paon, un phénix, un pélican; et tous ces noms conviennent à la matière de l'Art, suivant les différences de couleur ou d'état qu'elle éprouve dans le cours des opérations. Les Philosophes ont de même eu égard dans ces dénominations, aux caractères des oiseaux dont ils ont emprunté les noms, pour en faire l'application métaphorique à leur matière. Quand ils ont voulu désigner la volatilité et l'action du mercure dissolvant sur la partie fixe, ils l'ont appelé aigle, vautour, parce que ce sont des oiseaux forts et carnassiers. Tel est celui que la Fable dit avoir rongé le foie de l'infortuné Prométhée. C'est l'aigle qui doit combattre le lion, suivant Basile Valentin et les autres Adeptes. La putréfaction est exprimée par ce combat, auquel succède la mort des deux adversaires. La noirceur étant une suite de la putréfaction, ils ont dit que des corps des deux combattants il naissait un corbeau; tant parce que cet oiseau est noir, que parce qu'il se repaît de corps morts. A la noirceur succèdent les couleurs variées de l'arc-en-ciel. On a dit en conséquence que le corbeau était changé en paon, à cause des mêmes couleurs qui se font admirer sur la queue de cet animal. Vient ensuite la blancheur, qui ne pouvait être mieux exprimée que par le cygne. La rougeur de pavot qui succède, a donné lieu d'imaginer le phénix, qu'on dit être rouge, parce que son nom même exprime cette couleur. Ainsi chaque Philosophe a emprunté des oiseaux qu'il connaissait, les noms qu'il a cru convenir à ce qu'il voulait exprimer. C'est pourquoi les Egyptiens avaient introduit dans leurs hiéroglyphes les deux sortes d'Ibis, noire et blanche, qui dévoraient les serpents, et en purgeaient le pays. On voit une quantité d'exemples de ces allégories dans les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.

OISEAU D ' HERMES . Mercure des Philosophes. OISEAU sans ailes. Soufre des Sages. Senior a pris pour symbole des matières volatile et fixe de l'Art, deux oiseaux qui se battent, l'un ayant des ailes, placé dessus un qui n'en a pas; l'un et l'autre se tiennent par la queue, et celui qui a des ailes développées, semble vouloir enlever l'autre, qui semble faire tous ses efforts pour ne pas perdre terre.

OISEAU DES SAGES . Mercure philosophique. OISEAU DORE . Magistère avant sa ^fixation; ainsi nommé, de ce qu'il contient les principes de l'or, et qu'il est volatil.

OISEAU VERT . Matière de l'œuvre avant sa préparation.

Oison d'Hermogene. Dissolvant des Philosophes, que le Trévisan a nommé le

Portier du Palais du Roi.

L'Oison était consacré à Junon, par la raison qu'elle est le symbole de l'humidité mercurielle, de laquelle est formé ce dissolvant.

Oleander. Rosace, laurier-rose.

OIeum Ardens. Huile de tartre rectifié. OLEUM COLCHOTHARINUM . Huile rouge de vitriol.

OLEUM PALESTRINUM . Vinaigre. OLEUM VITRIOLI AURIFICATUM .

Huile de vitriol édulcoré avec l'or. C'est proprement l'huile incombustible des Philosophes.

OLEUM TERRAE . Espèce d'huile Pétrole, mais d'une odeur plus gracieuse et d'une couleur un peu rougeâtre.

Olive. Magistère au rouge. Quelques-uns l'ont nommé Olive perpétuelle.

Olivier. Arbre consacré à Pallas, parce qu'on dit qu'elle le fit sortir de terre en la frappant, et qu'à cause de l'utilité de son fruit, l'Aréopage décida en faveur de Minerve qu'elle aurait la préférence sur Neptune, pour nommer la ville d'Athènes. Voyez MINERVE .

Ollus. Matière au noir.

Olus Atrum. Plante appelée grande hache.

Olympe. Montagne de Thessalie, dont le sommet se perd dans les nues. Les Poètes l'ont prise pour le Ciel et ont dit que les Dieux y faisaient leur séjour. Voyez les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées.

Olympiques (Jeux). Voyez JEUX .

Ombre. Les Philosophes ont appelé Ombre du Soleil les parties hétérogènes et impures avec lesquelles le grain fixe de l'or chymique est mêlé, et desquelles il faut le séparer. Us ont donné le même nom à leur saturnie végétable, à leur lune, leur électre.

OMBRES CIMMÉRIENNES . Couleur noire de la matière dans le temps de sa putréfaction. C'est la même chose que la voile noire du vaisseau de Thésée à son retour de Crète. La Fable donne aussi le même nom d'Ombre aux parties volatiles qui circulent dans le vase, et les a exprimées par les Ombres qui errent le long du fleuve Cocyte. Voyez ENFER , CHAMPS-ÉLYSÉES .

Omphale. Selon la Fable, était Reine des Lydiens. Hercule devint amoureux d'elle, jusqu'à faire la folie de se vêtir de ses habits, de prendre sa quenouille et de filer, sans néanmoins que cet amour rabattît rien de son courage, dont il donna des preuves dans le combat où il vainquit Cercopas. Les Alchymistes disent qu'Omphale est leur terre, dont Hercule, ou leur mercure, est amoureux, jusqu'à devenir, dans l'opération, une même chose avec elle, et que Cercopas signifie les parties hétérogènes qu'il sépare, et purifie par sa puissance et son activité. Les Philosophes ayant coutume de prendre des femmes pour symbole de leur eau mercurielle, il fallait nécessairement, dans cette circonstance, feindre qu'Hercule avait pris les habits d'Omphale, et avait fait son ouvrage; parce que ce mercure, quoiqu'animé de la valeur et de la force d'Hercule, n'en était pas moins eau mercurielle.

Onagra. Plante connue sous le nom de Lysimachia. Les Anciens lui donnèrent les noms Onagra, et Ono-thera, de ce qu'ils croyaient qu'elle avait la. vertu d'amollir la force des ânes, quand on les frappait avec cette plante.

Onitis. Espèce d'origan, qui a sans doute pris le nom Onitis, de ce que les ânes en mangent volontiers, et préférablement à beaucoup d'autres plantes.

Onobrychîa. Sainfoin.

Onolosat. Poids d'une obole, ou demi-scrupule.

Opas. Surnom de Vulcain.

Ophirisi. Mercure animé des Philosophes.

Opobalsamum. Baume liquide, ou Huile de noix muscade.

Opochrisma. Onguent, ou Baume sympathique, qui guérit les plaies en en frottant seulement l'arme qui l'a faite. On l'appelle aussi Unguentum armorium.

Oprimethiolim. Esprit minéral qui concourt à la formation des métaux et des minéraux.

Ops. Fille du Ciel et de Vesta, sœur et femme de Saturne, fut adorée sous le nom de Cybele, et était regardée comme la Déesse des richesses; parce qu'étant la terre philosophique, elle est en effet la base de l'œuvre hermétique, source des richesses comme de la santé. En qualité de femme, on la prend pour l'argent-vif.

Or. Le plus pur et le plus parfait de tous les métaux, a été appelé par les Adeptes, Soleil, Apollon, Phœbus, et de divers autres noms, particulièrement lorsqu'ils ont considéré ce métal comme Philosophique. L'or qui sert à faire les monnaies, les vases et les autres choses en usage dans la société civile, est appelé Or mort, pris respectivement à celui qui est la base de l'œuvre; parce que les Philosophes disent que tous les métaux qui ont souffert la fusion, ont perdu la vie par la tyrannie du feu. Leur or vif est ce grain fixe, principe de fixité, qui anime le mercure des Sages et la matière de la pierre, c'est-à-dire l'humide radical des métaux, la portion la plus digérée de la vapeur onctueuse et minérale qui les forme. Mais elle prend plus proprement le nom Or vif, lorsqu'elle est devenue soufre des Philosophes, ou magistère au rouge, ou minière de feu.

OR ETHEE . Or Philosophique. 

OR ALTÈRE . C'est l'or vif des Sages. 

OR BLANC . Magistère des Philosophes parvenu à la blancheur. Ils lui ont donné ce nom, à cause de sa blancheur, et que de lui naît l'or jaune et rouge, c'est-à-dire la pierre au rouge parfait, qui est leur véritable or, leur soleil, leur ferment, leur fumée rouge. 

OR EN ESPRIT . C'est l'or des Sages réduit à sa première matière, qu'ils appellent réincrudé, et volatilisé par leur mercure.

OR DES PHILOSOPHES . Lorsqu'ils disent prenez l'or, ils n'entendent pas l'or vulgaire; mais la matière fixe de l'œuvre dans laquelle leur or vif est caché et comme en prison. Ainsi leur or à 24 carats est leur or pur et sans mélange de parties hétérogènes. OR VOLATIL . Or fulminant. Crolius. OR DU CORAIL . Matière fixe au rouge.

OR DE GOMME . Matière fixe des Philosophes. 

OR EXALTÉ , OR MULTIPLIÉ , Poudre de projection. 

OR SUBLIMÉ , OR VIVIFIE . C'est l'or réincrudé, et volatilisé. 

OR DE L 'A LCHYMIE . Soufre des Philosophes. OR FEUILLE . Soufre des Sages en dissolution.

OR BLANCHI. Voyez FUMÉE BLANCHE.

OR et argent à l'égard de la pierre. Ce sont les deux ferments pour le blanc et pour le rouge. Ces deux métaux ne font qu'un argent vif con-gelé, digéré et cuit par le feu de leur propre soufre. L'or vulgaire, le plus parfait de tous les métaux, ne peut comme tel être porté par l'Art à un degré plus haut; mais lorsqu'il est réduit en sa première matière par une voie secrète et philosophique, l'Art, dit Philalèthe, peut alors l'élever à une perfection beaucoup plus étendue que celle qu'il avait reçue de la nature. De mort qu'il était avant sa réincrudation, il devient vivant au moyen du mercure des Sages, qui étant vivant, le ressuscite. C'est pourquoi les Philosophes disent qu'il faut ressusciter le mort, et faire mourir le vivant; c'est-à-dire, dissoudre, putréfier et volatiliser le fixe, et par son moyen fixer ensuite le volatil. L'or se détruit par une eau qui est de sa nature, et non par aucun autre dissolvant; parce que toutes choses se réduisent à leurs premiers principes par leurs principes mêmes. Toute autre dissolution est violente et contre nature; c'est plutôt une séparation, une division des parties du corps, qu'une véritable dissolution. Il faut que cette dissolution soit vraie et radicale, pour qu'elle puisse être un acheminement à une nouvelle génération. Ceux qui veulent réussir dans l'Art Hermétique, doivent donc bien prendre garde à ne pas prendre un dissolvant d'une nature qui ne soit pas de nature métallique; car s'ils ne se fixent pas à la semence même des métaux, extraite de sa minière, ils ne réussiront jamais.

Oréades. Nymphes des montagnes.

Orepis. Vapeur brûlante du tartre.

Planiscampi.

Oreste. Fils d'Agamemnon et de Clytemnestre, quitta la maison paternelle dès le bas âge, pour se soustraire aux embûches qu'Egyste, amant de Clytemnestre, lui tendait, après avoir fait périr son père Agamemnon. Quand Oreste fut parvenu à un certain âge, il fut secrètement retrouver sa sœur Electre, et concertèrent entre eux les moyens de se venger du meurtrier de leur père. Ils prirent si bien leurs mesures, qu'ils firent périr Egyste et Clytemnestre dans le Temple où ils sacrifiaient. Oreste tua ensuite Pyrrhus, fils d'Achille, qui lui avait enlevé Hermione. Il se sentit après cela saisi d'une fureur ou d'une manie qui ne lui donnait presque aucun moment de relâche; de manière qu'il courait les pays errant ça et là comme un vagabond. L'Oracle consulté là-dessus, répondit que pour être délivré de cette fureur, il fallait qu'il se transportât dans la Tauride, et y enlevât la statue de Diane du Temple où elle y était révérée. Il prit avec lui Pylade, son intime ami, qui l'y accompagna. A peine y furent-ils arrivés, qu'ils furent arrêtés et mis en prison, pour être sacrifiés à Diane, que l'on croyait se rendre propice par l'effusion du sang des étrangers. Comme un des deux devait être conservé, et que le sort de mort était tombé sur Oreste, quand on demandait celui-ci pour le sacrifier, Pylade se présentait. Oreste soutenait qu'il était lui-même Oreste. Enfin Thoas, Roi du Pays, fit livrer Oreste entre les mains d'Iphigénie, qui le reconnut pour son frère. Ayant appris le sujet du voyage d'Oreste, elle enleva elle-même la statue de Diane, dont elle était Prêtresse, et Us s'enfuirent avec, après avoir tué Thoas. De retour à Athènes, Oreste y fit les expiations requises pour ses meurtres, et revint dans son bon sens. Il mourut ensuite de la morsure d'un serpent. Voyez l'explication de cette fiction dans les Fables Egyptiennes et Grecques dé-voilées, liv. 3, ch. 14, § 4.

Orgies. Fêtes célébrées anciennement en l'honneur de Bacchus. Voyez les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 4, chap. 1.

Orient. Mercure des Philosophes. Quelques Chymistes ont donné le nom Orient à l'urine. Mais souvent les Adeptes entendent par ce terme la couleur blanche qui succède à la noire, par allusion à l'orient, où se levé le Soleil quand il sort des ténèbres de la nuit.

Orion. Eut pour pères Jupiter, Neptune et Mercure. Ces trois Dieux voyageant sur la terre, logèrent chez Hyriéus, qui leur fit la meilleure chère qu'il put. Ils lui demandèrent ce qu'il voudrait pour récompense, et lui promirent de le lui accorder. Il leur répondit qu'il ne souhaitait rien tant au monde que d'avoir un fils. Peu de temps après ils lui procurèrent un fils de la manière dont le racontent les Fables. Ce fils, nommé Orion, s'adonna beaucoup à la chasse, et mourut enfin d'une flèche que lui décocha Diane, suivant le témoignage d'Homère. Orion est le symbole de l'enfant philosophique, né de Jupiter, ou de la matière parvenue à la couleur grise; de Neptune, ou de la mer des Philosophes, et du Mercure des Sages. La chasse à laquelle il s'adonne, est la volatilisation de la matière; et la mort que Diane lui donne, est la fixation d'Orion, ou de la matière volatilisée, et qui se fait quand la couleur blanche, appelée Diane, paraît.

Orithye. Fille d'Erecthée, fut enlevée par Borée, et de leur commerce naquirent Calais et Zéthus, qui accompagnèrent Jason à la conquête de la Toison d'or. Quand ils furent arrivés chez Phinée, ils le débarrassèrent des Harpies, qui le tourmentaient perpétuellement, et infectaient toutes les viandes qu'on lui servait. Voyez CALAIS .

Orizeum. Or.

Orizeum Foliatum. Or en feuilles; c'est l'or philosophique en dissolution.

Orizeum Praecipitatum. Or en safran.

Orizontis. Teinture- d'or. Ornus. Frêne sauvage. Orobo. Verre des métaux. Orogamo. Or, selon Rulland.

Orphée. Fils d'Apollon et de la Nymphe Calliope; selon quelques-uns, fils d'Œagre et de Polymine, père de Musée, et disciple de Linus. Mercure fit présent à Orphée de la lyre dont il jouait avec tant de perfection, que les fleuves s'arrêtaient dans leur course pour l'entendre; les rochers s'animaient, et le suivaient; les tigres et les autres animaux féroces s'apprivoisaient, toute la Nature devenait sensible au son de la lyre d'Orphée. Il se perfectionna dans les sciences par la fréquentation des Prêtres d'Egypte, qui lui dévoilèrent tous les mystères d'Isis et d'Osiris qui leur étaient confiées, et il en rapporta les fables et les solennités qui furent adoptées dans la Grèce. Mais Orphée en communiquant à son pays les connaissances qu'il avait acquises en Egypte, s'accommoda aux notions de ses compatriotes, et s'y rendit respectable en les persuadant qu'il avait découvert les secrets des Dieux et de la Nature, avec l'art de guérir les malades. Il épousa Eurydice, et l'aima si passionnément, que la mort la lui ayant enlevée, il fut la chercher dans les Enfers. Pluton et Proserpine se laissèrent toucher aux tendres sons de la lyre d'Orphée, et lui permirent d'emmener avec lui sa chère Eurydice dans le séjour des vivants; mais à condition qu'elle le suivrait, et qu'il ne tournerait pas la tête jusqu'à ce qu'elle fût arrivée sur la terre. Orphée n'eut pas assez de patience, et son amour ne lui permit pas d'être privé si longtemps de la vue de son épouse; il regarda derrière lui; Eurydice lui fut enlevée de nouveau, et il la perdit pour toujours. Orphée méprisa ensuite toutes les autres femmes; et les Bacchantes, pour s'en venger, le mirent en pièce. Voyez les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 3.

Orphné. Nom d'un des chevaux qui traînaient le char de Pluton. Voyez ABASTER .

Orpiment. Soufre des Philosophes caché dans leur mercure, pris pour la semence masculine et agente. Us entendent souvent sous le nom d'orpiment le soufre philosophique parfait, c'est-à-dire, la pierre au blanc ou au rouge; quelquefois la matière même du magistère avant sa préparation, comme on peut le voir dans l'article Arsenic.

Orus. Fils d'Isis et d'Osiris, selon les Egyptiens. Diodore dit qu'Orus ayant été tué par les Titans, Isis l'avait ressuscité et rendu immortel. Orus, selon les Anciens, n'était autre qu'Apollon : sa mère Isis lui avait appris l'art de deviner et de guérir toutes les maladies.

Cet Orus, selon les Philosophes Hermétiques, comme le dit Michel Majer dans son Arcana arcanissima, est cet enfant philosophique né de Gabritius son père et de Béya sa mère, ou si l'on veut d'Isis et d'Osiris, de Jupiter et de Latone, le trésor des Égyptiens, pour l'amour duquel ses aïeux entreprirent tant de voyages et de travaux, et par le moyen duquel les hommes font de si grands prodiges. C'est en deux mots l'or philosophique, et la médecine universelle. V. les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 1, chap. 5.

Osatis. Guede, Pastel.

Oscieum. Plante appelée Ache.

Osemutum. Fil de fer.

Osiria. Dieu des Égyptiens, fils de Saturne, épousa sa sœur Isis, et se rendit recommandable aux peuples sur lesquels il régnait, par des bienfaits sans nombre. Il fit un voyage dans les Indes, pour apprendre aux habitants de ces contrées l'art de cultiver la terre. A son retour Typhon son frère le fit périr, et coupa son corps en morceaux. Isis ramassa les membres dispersés, les enferma séparément dans différons cercueils, et les donna en garde aux Prêtres du pays, instruits par Mercure, et leur défendit sous peine de la vie de divulguer le lieu de la sépulture d'Osiris.

Osiris était chez les Égyptiens le symbole du Soleil, le même que Bacchus chez les Grecs, et qu'Adonis chez les Phéniciens.

Les Philosophes Hermétiques disent qu'il faut entendre toutes les fables des Égyptiens dans un sens bien différent de celui qu'elles présentent d'abord à l'esprit. Ils n'avaient inventé tous ces noms et ces fables, que pour cacher au vulgaire le secret de la véritable manière de faire de l'or et la médecine universelle. Isis et Osiris sont donc la vraie matière de cet Art mystérieux; cette matière est androgyne; ils l'appellent aussi la Lune et le Soleil, le soufre et le mercure, le frère et la sœur, etc. En comparant l'œuvre à la conception des animaux, qui ne peut se faire sans la jonction du mâle et de la femelle, il se trouve dans leur matière rebis, l'agent et le patient, d'où naît enfin un fils plus beau, plus puissant que ses parents; c'est-à-dire, l'élixir et l'or qui a la propriété de transmuer les autres métaux en or, ce que n'aurait pu faire la matière avant sa préparation. Mich. Majer. On lui avait donné ce nom d'Osiris, parce qu'il signifie feu caché, principe actif et vivifiant de la Nature. C'est pourquoi on le disait être le même que le Soleil, à cause du principe de chaleur et de vie que cet astre répand dans tous les êtres de l'Univers. La vie fabuleuse d'Osiris est une allégorie des opérations requises de la Philosophie Hermétique, et une exposition de tout ce qui se passe dans le cours de ces opérations. Voyez les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 1, chap. 2 et 3.

Osmunda. Espèce de fougère appelée Fougère royale.

Osoror. Opium.

Ossa. Montagne de Thessalie, que la Fable dit avoir autrefois fait partie du Mont Olympe et qu'Hercule l'en sépara pour donner passage au fleuve Pénée. Le Mont-Ossa était le lieu où les Centaures et les Géants faisaient leur séjour. Voyez les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.

Ossaparalelli. Spécifique pour la goutte.

Planiscampi.

Ostrutium, ou Astrantea, ou Magis-trantia. Impératoire.

Osyris. Plante connue sous le nom de Linaire.

Otap. Sel armoniac rougi par l'eau de Colcotar.

Oter. Lorsque les Philosophes disent qu'il faut ôter ou mettre, ils n'entendent pas qu'il faille diminuer ou ajouter quelque chose dans le vase; mais seulement qu'il faut continuer à cuire la matière, parce qu'elle se dissout, elle se purifie, se putréfie, se congelé, se coagule, se noircit, se blanchit et fait toutes ses opérations d'elle-même, sans que l'Artiste y mette la main.

Othan. Mercure des Philosophes.

Othus et Ephialte. Géants, fils de Neptune et d'Iphidanûe, femme d'Alœus. Les Poètes ont feint qu'en neuf ans ces deux Géants avaient crû de la grandeur et de la largeur de neuf journaux de terrein. Ils furent assez téméraires pour combattre les Dieux; Apollon les fit périr à coups de flèches. Homère, liv. 11 de son Odyssée. Voyez les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 3, chap. 7 et 12.

Oubelcore. Cucurbite.

Ouvrage de Patience. C'est le Grand Œuvre, ainsi nommé, parce qu'il est extrêmement long à faire. C'est pourquoi les Philosophes recommandent tous d'avoir de la patience, et de ne point se rebuter par la longueur du temps; que toute précipitation vient du démon; que la Nature a ses poids, ses mesures et son temps déterminés pour parvenir à ses fins.

OUVRAGE DE FEMME . Les Philosophes disent presque tous que le grand œuvre est un ouvrage de femme et un jeu d'enfants, pour signifier la facilité de parfaire la pierre à ceux qui sont instruits des opérations. Et la chose est vraie sans doute; car si elle eût été bien difficile, ils ne se seraient pas tant appliqués à les cacher. Plusieurs disent même que s'ils les disaient ouvertement et clairement, on se moquerait d'eux; et que si l'on venait à les en croire sur leurs paroles, les plus stupides mêmes laisseraient leurs métiers et leur profession pour entreprendre de faire la pierre philosophale. En effet, il suffit pour réussir de prendre une matière que la Nature a laissée imparfaite, une matière vile et méprisée de tout le monde, que les insensés foulent aux pieds; et la perfectionner en suivant les procédés simples de la Nature. Faut-il tant de fourneaux, tant de vaisseaux, tant d'opérations pour réduire une matière solide en eau sans addition, et la remettre ensuite en terre sans y rien ajouter; la réduire de nouveau en eau avec addition, la remettre encore en terre sans addition; enfin résoudre et coaguler? Voilà tout l'œuvre, auquel il n'est pas possible de parvenir par les calcinations, les réverbérations, les solutions, les distillations, les sublimations, les cohobations, et les autres opérations sans nombre de la Chymie vulgaire.

Ouvrir. Dissoudre la matière, faire les corps mous et fluides. Les Philosophes envieux, dit Flamel, n'ont jamais parlé de la multiplication que sous ces communs termes de l'Art, ouvre, ferme, lie, délie. Ils ont appelé ouvrir et délier, faire le corps mou et fluide comme de l'eau, et fermer ou lier, le coaguler par une décoction plus forte.

Oxatîs. Oseille.

Oxeleum. Vinaigre battu avec de l'huile.

Oxos. Vinaigre.

Oxyacantha. Berberis.

C'est aussi le nom de l'arbrisseau appelé

Aubépine.

Oxycroceum. Médicament composé de vinaigre, de safran et de quelques autres drogues.

Oxydercica. Collyres ou remèdes propres à aiguiser la vue.

Oxygala. Lait aigri.

Oxylapathum. Parelle.

Oxyrhodinum. Vinaigre rosat.

Oxus. Plante appelée Trèfle, Alleluya; Pain de cocu.

Oxytripyllum. Trèfle acide : ainsi appelé de ce qu'il a un petit goût aigrelet, et qu'il est à trois feuilles comme le trèfle commun.

Oye d'Hermès. Mercure des Philosophes.

Oye d'Hermogene. Matière de la pierre volatilisée après la noirceur.

Oyseau. Voyez OISEAU .

Ozo. Arsenic.

RETOUR INDEX