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1) Le chaos ou enfer,
obtenu par voie humide, d’où l’on tire tout ce qui est nécessaire pour
l’œuvre, c’est à dire l’Air, l’Eau,
l’Huile et la Terre.
2) Eau prime mercurielle
tirée du chaos. Lorsqu’elle est bien blanche,
on l’appelle colombes de diane ». Légèrement teintée de bleu, elle prend
la dénomination de « Colombes de vénus ».
3) Lait de vierge ou
mercure philosophique au blanc.
4) Pierre blanche sous
sa forme de soufre philosophique dans un bain de sublime. Cette petite portion
suffit pour produire les 150ml de vierge, qui montre encore des possibilités de
multiplication quantitative vu sa teinture exubérante.
La pratique du Mercure
philosophique dans la seconde partie de l’œuvre, nécessite au préalable
l’obtention du Chaos. Puisque c’est de lui que l’on retire tout ce qui est
nécessaire pour la poursuite du Travail. Ainsi
il est dit, dans le « Petit catéchisme d’Alchimie » attribué à Paracelse
et traduit par Michel Sendivogius (in « la Médecine
de Paracelse » de P. Rivière, page 233)
« Q : Avec quoi fait-on
cette grande et sublime opération ?
« R : Avec un seul
corpuscule ou petit corps, qui ne contient pour ainsi dire que fèces, saletés,
abominations, duquel on extrait une certaine humidité ténébreuse et
mercurielle, qui comprend en soi tout ce qui est nécessaire au philosophe,
parce qu’il ne cherche en effet que le VRAI MERCURE » .
Déjà, le composé
saturnien est lui même considéré comme étant un « Mercure ». Il est tout
aussi fructueux de lire ce qu’en dit philalèthe au chapitre 2, intitulé «
Les principes qui composent le Mercure des Sages » dans son ouvrage « L’entrée
ouverte au Palais fermé du Roi ». Tout au long des épreuves qui parsèment
l’élaboration de la Pierre, l’artiste sera confronté à l’extrême
subtilité du langage hermétique, qui désigne plusieurs substances différentes,
bien que venant d’une unique racine, du même nom. Mais revenons à notre
sujet. Le Chaos étant obtenu on prendra soin d’en séparer les différents éléments,
qui seront ensuite purifiés extrêmement. Trois éléments retiendront notre
attention l’Eau. L’Huile et la Terre.
Nous parlerons d’abord
de l’Huile, vue son importance capitale. Cette substance qui reste après
avoir ôté l’Eau, et qu’on peut séparer de la Terre par simple décantation,
est la fameuse Huile, non pas seulement de verre, ou verte de couleur, mais verd
c’est à dire « crue ». Si effectivement « Le semblable agit sur le
semblable », il faudrait que cette Huile qui nous servira à rendre « crue »
la matière, à l’ouvrir pour en extraire le précieux Glaçon, contienne en
elle un peu de « verdeur ». L’opération permettant l’extraction de
l’embryon de la Pierre, se fait grâce à un curieux artifice, une opération
dans laquelle l’Huile verd rentre à peu près pour 1/3, par rapport au reste
de la Matière à reincruder. Cette précipitation, si l’on veut emprunter un
terme chimique, peut être associée au mythe de la descente au cours de
laquelle il perdit l’EMERAUDE qui tomba de son front, et dans laquelle on
tailla le GRAAL. A la fin de cette chute, il se
transforme en ce terrible démon appelé satan, c’est à dire le Serpent. En
effet, la Matière prochaine de l’œuvre est appelée Ignoble, Serpent,…, au
vu de son répulsif aspect. A ce propos il est tout à fait intéressant de
rappeler un extrait d’une confidence sur la Matière de la Pierre, faite par
Fulcanelli à son disciple E. canseliet (in « Fulcanelli. Sa véritable identité
enfin révélée. La lumière sur son œuvre ». P. Rivière, page 36) : Ils (
les philosophes hermétiques) l’estimèrent, à bon droit, comme un très réel
présent du Créateur et ils nous affirment que, sans une inspiration du ciel,
on ne saurait reconnaître, dans ce magna déshérité, répulsif d’aspect, le
Don de Dieu qui transforme le simple alchimiste en sage et le Philosophe en
Adepte éprouvé ».
Dès l’obtention du précieux
limon deux voies s’ouvrent à l’Artiste : la manipulation au ballon, ou
celle au creuset. Le but est l’obtention d’une poudre ou d’un cristal de
couleur blanche ou de couleur rouge. Nous nous arrêtons sur la confection de la
poudre blanche qui va entrer en partie, dans la confection du Mercure
philosophique au blanc, appelé allégoriquement Lait de Vierge, Cygne, Pélican
etc .
Nous avions déjà traité
des grandes lignes de la manifestation au creuset dans un précédent article «le
vrai sel des philosophes ». Nous n'y reviendrons pas. Concentrons nous plutôt
sur les deux autres éléments, l'Eau et la Terre.
Il est important d'avoir
une quantité appréciable d'Eau pour confectionner ce que nous appelons Mercure
Sublime. Voilà comment nous procédons pour avoir «foison d'Eau distillée »
comme le recommande la Nymphe de Cyliani. Nous tirons sept fois l'Eau du chaos,
en prenant soin de reconstituer chaque fois ce dernier, sans retirer dans un
premier temps, l'Huile. Donc sept SOLVE et sept COAGULA. La Terre au fond
devient de plus en plus pesante en prenant un aspect de bitume. On prendra soin
de ne pas faire « voler » la Terre avec l'Eau sinon, au lieu de sortir
limpide, elle se teindra de différentes couleurs, surtout de la bleue, ce qui
la fera appeler par certains « Colombes de Vénus ».
Lorsque l'opération est
faite et après avoir retiré l'Huile, on se servira de la Terre restée au fond
pour raffiner l'Eau, sept fois encore, de ce fait on atteint le chiffre de 21,
en comptant les précédentes opérations. On obtient alors une Eau d'une
extraordinaire limpidité, la Fontaine des chymistes », pure et pondéreuse.
C'est notre sublime. Elle doit aussi avoir la caractéristique de n'avoir aucune
odeur.
La Terre restée au fond
est devenue blanche, très fine. On peut l'utiliser pour confectionner le
Mercure philosophique au blanc, mais comme elle adhère aux parois du vase, on
peut la réserver pour la manipuler au creuset à feu vif, puis qu'elle a les mêmes
caractéristiques que l'embryon de la pierre. Pour cela, certains artistes préconisent
de casser le vase, et de broyer le fond du verre avec la Terre qui y adhère
avant le processus de fusion au creuset. Ce qui peut être d'un intérêt
certain ,si l'on veut obtenir la poudre transmutatoire, sans avoir à toucher au
sujet de confection de la pierre, dont nous avions précédemment parlé.
La poudre blanche et le
sublime étant obtenu, on prendra soin de les conjoindre doucement, pour obtenir
le Mercure philosophique, qui est un Rebis, sous forme huileuse ou liquide,
d'apparence laiteuse dans le second oeuvre. Fulcanelli donne clairement les détails
des deux voies permettant l'obtention du Mercure philosophique dans ses «
Demeures philosophales ». Le produit final obtenu sous forme d'huile, est appelé
«Aigle » par Cyliani et d'autres Adeptes. Mais le processus sublimatoire lui même
peut prendre la même dénomination chez d'autres auteurs.
Pour l'obtention du
liquide laiteux appelé « Lait de Vierge », voici comment nous procédons. Après
avoir obtenu la poudre blanche, nous l'imbibons sept fois , en la desséchant
tout à tour, de sublime. Ensuite nous l'abreuvons de cette Eau limpide pour en
retirer la Teinture. Nous continuons le procédé jusqu'à ce que l'Eau ne
teigne plus. Nous rassemblons alors dans un récipient propre et bien bouché,
le « lait » obtenu.
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PHOTO 02
L'embryon de la pierre. On est sûr de l'avoir obtenu, lorsque flotte à la surface du bain, une terre légère ressemblant à des minuscules cubes,ou parfois,des fragments de glace.
En médaillon, « Aigle » obtenu grâce à la méthode de Cyliani après la troisieme opération de Sublimation.